art. 9, mars 2009 • Michel Melot : «L'art selon André Malraux, du Musée imaginaire à l'Inventaire général» (2001)

 
Lorsqu'il créa l'Inventaire général en 1964, André Malraux pensa-t-il qu'il construisait une formidable machine à mettre à l'épreuve ses propres idées sur l'art ?

Un abîme, aujourd'hui, semble creusé entre la vision fougueuse, inspirée, d'un art transcendant l'humanité, sublimé dans un petit nombre d'œuvres exceptionnelles, et la méthode méticuleuse, vétilleuse même, ou notariale d'un relevé sur le terrain d'objets innombrables, le plus souvent communs. Malraux trouve l'art dans la transcendance, l'Inventaire le trouve dans l'immanence. Feuilletez les pages des grandes épopées que sont Les Voix du Silence ou La Métamorphose des dieux, et compulsez ensuite un de ces milliers de « dossiers verts » de l'Inventaire général dans lesquels l'art français est rangé avec un soin entomologique, et vous aurez peine à croire que celui qui a voulu ceci, a écrit cela.
 
 
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Pour citer ce texte :
 
MELOT, Michel : «L'art selon André Malraux, du Musée imaginaire à l'Inventaire général», texte mis en ligne le 8 mars 2009.
URL : <https://www.malraux.org/index.php/articles/715-20098melot.html>. Téléchargé / consulté le [date précise du téléchargement].