art. 82, février 2010 • Gérard Delaloye : «Dans la poche de mon sac à dos : André Malraux» (2005)

Se plonger en compagnie de Malraux dans son Miroir des limbes revient à parcourir le XXe siècle dans sa complexité, sa richesse, ses différences. Suite de notre série estivale.

Par Gérard Delaloye

Quel serait le livre idoine à glisser dans la poche de votre sac à dos? Je viens de le découvrir: il est intitulé Le Miroir des limbes, il est d'André Malraux.  Publié dans la Pléiade, il fait 1430 pages en petits caractères sur papier bible et pèse 500 gr pour un format de 11 cm sur 18. L'idéal, vous dis-je, d'autant plus que Malraux est lui aussi sur un paquebot pour une croisière en direction de la Chine. Hong Kong, précisément. Puis Pékin où il sera reçu par le gratin de l'administration chinoise, Mao en tête.  Il y a exactement quarante ans, en été 1965, Malraux, 64 ans et une demi-douzaine de vies derrière lui, ne va pas bien. Il vient de se séparer de sa troisième femme, Madeleine, et se paie une bonne déprime.

De Gaulle surveille avec inquiétude l'état de son vieux compagnon ministre de la Culture. A la mi-juin, il lui demande de partir en croisière pour se changer les idées. Commence alors un étonnant périple mi-officiel mi-officieux au cours duquel, pour la première fois depuis des années, l'écrivain met en chantier un ouvrage qui ne soit pas consacré aux beaux-arts. Il commence par l'intituler Antimémoires : […].

 

Lire la suite : télécharger le texte.


© www.largeur.com (2005)