art. 156, janvier 2013 • Paul Voorhoeve : «Sur André Malraux : les lettres d’Eddy Du Perron» (PAM n° 2, 2001-2002)

Paul Voorhoeve, qui analysait l’engagement des intellectuels néerlandais pendant la guerre d’Espagne dans le numéro 1 de Présence d’André Malraux[1], poursuit son enquête sur les rapports entre André Malraux et Eddy Du Perron, dédicataire de La Condition humaine, à partir d’une étude de la correspondance qu’ils échangèrent.

[1] Paul Voorhoeve : «La participation de l'intelligentsia néerlandaise à la guerre civile espagnole (PAM n° 1, 2001), Présence d'André Malraux sur la Toile, article 135, avril 2012.

URL : https://www.malraux.org/index.php/articles/1636-art135.html. – NDLR.

 


 

Le 11 mai 1933 André Malraux dédia un exemplaire de La Condition humaine à son «meilleur ami» Eddy Du Perron avec, en plus de la dédicace imprimée, l’envoi suivant, enluminé d’un beau chat «dyabolique» : «A Bep et Eddy Du Perron, leur ami André Malraux». Il faut souligner que Du Perron fut très surpris par la dédicace du roman et profondément ému par l’envoi que l’on vient de citer. Comme il l’indique dans sa correspondance à la date du 12 mai 1933 :

C’est vraiment la chose la plus agréable qui m’est arrivée depuis longtemps – tellement inattendue. […] Pourquoi moi ? ­– au lieu de Drieu, Berl, Groethuysen, Jacobsthal, Loris et les autres auxquels il tient beaucoup (y compris Pia).

Ce fut probablement l’apogée d’une amitié remarquable d’une dizaine d’années qui se termina au début de la guerre d’Espagne. Nombre d’études ont été consacrées aux aspects littéraires de la relation entre ces deux écrivains qui se sont rencontrés en novembre 1926 par l’entremise d’un ami commun, Pascal Pia. Cependant, les retombées de cette relation dans leurs oeuvres sont plutôt à sens unique et on en sait moins sur le côté affectif de leur amitié. Dans l’index des Oeuvres complètes de Du Perron il y a 84 renvois aux oeuvres de Malraux. L’on compte par ailleurs 218 mentions de son nom dans la correspondance Du Perron – Ter Braak; 280 mentions de son nom et une centaine de références à ses oeuvres dans les autres lettres. De surcroît, Malraux, sous le nom de Héverlé, apparaît comme personnage de premier plan dans le magnum opus de Du Perron, Le Pays d’origine (1935), tandis que Pia y est nommé Viala. Ils figurent aussi, tous les deux, dans deux de ses contes.

Mais l’on ne retrouve guère d’allusions à Du Perron dans les oeuvres de Malraux, bien qu’il soit possible que le nom Perken dans La Voie royale s’inspire d’un pseudonyme de Du Perron, Duco Perkens. Contrairement à ce qu’écrit Olivier Todd dans sa biographie récente, ce n’est donc pas le pseudonyme Perkens qui est inspiré du personnage de Perken, mais plutôt l’inverse, puisque Du Perron a déjà publié sous ce nom à partir de 1924.

 

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© www.malraux.org / Présence d’André Malraux sur la Toile

Texte mis en ligne le 1er janvier 2013

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