art. 166, juin 2013 • Gérard Malgat : «André Malraux et Max Aub : l’Espagne au coeur de l’amitié. Deuxième partie : Paris, malgré tout (1958-1972)» (PAM n° 3, 2003)

1959-1960 : L’Espoir, de Paris à Mexico

 

Max Aub commence son second voyage à Paris le 15 novembre 1958, soulagé de pouvoir enfin séjourner sans restriction de durée. Quelques jours après son arrivée, il assiste à une projection du film Espoir-Sierra de Teruel, qui à cette époque est régulièrement projeté à Paris dans le circuit « Arts et essais ». Max Aub note dans son journal, à la date du l8 janvier 1959 :

«Je vois L’Espoir exactement vingt ans après. Surprenant le primitivisme, l’extatique. Normal. Ni Malraux ni moi ne savions quoi que ce soit des techniques du ciné. En fin de compte le primitivisme c’est cela : ignorance de la technique. Celle-ci vient s’ajouter seule, avec le courant des œuvres. […] En tant que film primitif, L’Espoir est bien. Nos progrès sont visibles dans le film lui-même. La descente de la montagne – le dernier tournage que nous réalisâmes – est meilleure que les autres séquences.»

L’année suivante, plus de vingt ans après le projet qu’avait eu Malraux de le diffuser au Mexique, Sierra de Teruel est enfin programmé à Mexico. En ce printemps 1960, Malraux se trouve lui-même au Mexique : celui qui est devenu depuis juillet 1959 ministre des Affaires culturelles entreprend une série de voyages dans divers pays d’Amérique du Sud (Mexique, Argentine, Pérou, Uruguay) pour expliquer et défendre – taisant ses sentiments et ses doutes sur une question douloureuse et sanglante – la politique du gouvernement français en Algérie. Fin mars, Max Aub a prévu d’accompagner Malraux dans un déplacement à Oaxaca et dans le Yucatan. Mais, en proie à des ennuis de santé, il ne peut effectuer ce voyage.

Ses engagements ministériels obligent Malraux à regagner la France avant le jour de la projection de Sierra de Teruel et c’est bien sûr Aub, l’adjoint dévoué de la réalisation du film et l’ami fidèle qui, le 24 avril préside la séance au cinéma « Las Americas ». Pour cette circonstance, qui l’émeut profondément, Max Aub prononce une allocution dans laquelle il insère les paroles qu’il avait adressées solennellement à tous les participants le premier jour du tournage, dont nous avions reproduit un extrait dans la première partie de notre article.

 

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© www.malraux.org / Présence d’André Malraux sur la Toile

Texte mis en ligne le 10 juin 2013

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