Image of art. 193, décembre 2017 • Koné Yacouba : «L’écriture intermédiale chez Malraux, instrument d’une déstructuration narrative» – Inédit

M. Koné Yacouba

art. 193, décembre 2017 • Koné Yacouba : «L’écriture intermédiale chez Malraux, instrument d’une déstructuration narrative» – Inédit

 

L'écriture intermédiale chez Malraux,

instrument d'une déstructuration narrative

 

Introduction

Depuis quelques décennies, l'on observe l'émergence d'une nouvelle culture fondée sur la surprésence des médias qui affectent la production et l'organisation des savoirs et des arts. On assiste alors à la mise en place de savoirs proprement hétérogènes, « lié[s] non plus à une autorité antérieure mais à une nouvelle légitimation qui serait fondée sur la reconnaissance de l'hétéromorphie des jeux du langage.» Le roman, qui fait aussi l'expérience de cet imaginaire imprégné et transformé par la culture médiatique, instaure une hybridation intermédiatique visible au plan de la narration. Avec ce nouveau langage fait de tissu médiatique, le roman devient un « corps » indécis, hétérogène et hybride, appartenant à la fois au genre romanesque et à la « médiasphère». Cette nouvelle tendance s'observe chez Malraux qui intègre à la narration de nouveaux discours basés sur des genres médiatiques.

L'œuvre romanesque de cet auteur se distingue d'autres romans par sa rupture avec le ton monologique du genre, par la présence massive d'outils d'information médiatique. Elle actualise une nouvelle esthétique basée sur une sorte de « narrativité ou de transitivité médiatique ». De fait, avec divers croisements et mélanges, interaction et imbrication de langages téléphoniques, de discours épistolaires et les affiches, les télégrammes, les rapports écrits ou radiodiffusés, les journaux, etc., en son sein, le roman malrucien semble avoir trouvé un nouveau moyen d'expression et d'affirmation.

La pluralité d'instruments médiatiques et intertextuels que l'on entend et voit dans les romans de Malraux constitue, en effet, l'intermédialité authentique de ses récits. La réflexion qui va suivre s'intéresse particulièrement aux rapports qu'il établit entre les diverses pratiques médiatiques et Les Conquérants, La Condition humaine et L'Espoir, en insistant sur la complexité et les modalités d'inscription d'une esthétique qui brouille et élargit les formes narratives. En ce sens, l'on pose l'hypothèse que dans l'écriture de Malraux, l'agencement des faits médiatiques se fait suivant l'ordonnancement des médias de communication orale et les outils de communication écrite.

Notre réflexion vise à examiner la présence des médias de communication à travers la présence du langage téléphonique, et le discours épistolaire, mais aussi par le biais des médias généraux d'information comme la radio, l'écriture de presse, les rapports, etc.

 

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