art. 215, mai 2018 | document • Le voyage en Asie de 1965, dans «Le Monde»

Présence d'André Malraux sur la Toile, article 215, mai 2018

Revue littéraire et électronique de <www.malraux.org> / ISSN 2297-699X

 


 

Le voyage de Malraux en Asie de 1965, dans Le Monde

 

  1. «M. André Malraux […]», Le Monde, n° 6358, 24 juin 1965, p. 9.
  2. «M. Malraux se rend à Pékin», Le Monde, n° 6380, 20 juillet 1965, p. 1.
  3. «Bulletin de l'étranger. M. Malraux à Pékin», Le Monde, n° 6382, 22 juillet 1965, p. 1.
  4. «M. Malraux compte s'entretenir avec les dirigeants chinois», Le Monde, n° 6382, 22 juillet 1965, p. 2.
  5. «Le Voyage de M. Malraux en Chine», Le Monde, n° 6382, 22 juillet 1965, p. 16.
  6. «M. Malraux visite le nord-ouest de la Chine», Le Monde, n° 6386, 27 juillet 1965, p. 2.
  7. «M. André Malraux est de retour à Pékin», Le Monde, n° 6389, 30 juillet 1965, p. 5.
  8. «Entretien Malraux – Zhou Enlai», Le Monde, n° 6392, 3 août 1965, p. 3.
  9. «M. Malraux reçu par le président Mao Zedong», Le Monde, n° 6393, 4 août 1965, p. 2.
  10. «M. André Malraux reçu par le président Mao Zedong», Le Figaro, n° 6510, 4 août 1965, p. 6. («Aucune communication n'a été faite à l'issue de cette rencontre. Mais les observateurs font remarquer que si M. Malraux présente cette visite comme un voyage privé, Pékin emploie toujours à son égard le terme d'“envoyé spécial du général de Gaulle”.»)
  11. «M. Malraux a remis à M. Mao Zedong une lettre du général de Gaulle», Le Monde, n° 6394, 5 août 1965, p. 1.
  12. «Les Entretiens de M. Malraux à Pékin prouveraient la possibilité d'un dialogue Chine – Occident», Le Monde, n° 6395, 6 août 1965, p. 2.
  13. Wetz, Jean, «Pendant quelques jours, M. André Malraux aura des entretiens avec les dirigeants indiens», Le Monde, n° 6396, 7 août 1965, p. 2.
  14. «M. André Malraux : mes conversations avec Mao Zedong ont été un dialogue sur les problèmes de ce temps», Le Monde, n° 6397, 8-9 août 1965, p. 2.
  1. «Lucien Paye a quitté Pékin pour Paris», Le Mondedu 8 août 1965.
  1. Wetz, Jean, «La Visite du ministre français en Inde. M. Malraux suscite quelque étonnement en déclarant qu'“il n'y a pas de problème grave entre Pékin et New-Delhi”», Le Monde, n° 6398, 10 août 1965, p. 2.
  2. Wetz, Jean, «En Inde. M. Malraux a visité les mausolées de Gandhi et de Nehru, mais n'a pas vu la foule venue en pèlerinage», Le Monde, n° 6399, 11 août 1965, p. 3.
  3. «M. Malraux a reçu le titre de docteur “honoris causa” de l'université de Bénarès», Le Monde, n° 6401, 13 août 1965, p. 3.[1]
  4. «M. André Malraux de retour à Paris», Le Figaro, n° 6519, 14-15 août 1965, p. 6. («M. André Malraux est rentré hier matin à Orly, oû il a été accueilli par un représentant de l'ambassade de l'Inde. Le ministre d'Etat rendra compte de son voyage en Asie au Conseil des ministres de mercredi.»)
  5. «Au Conseil des ministres. M. Malraux rend compte de son voyage à Pékin et à New Delhi», Le Monde, n° 6406, 19 août 1965, p. 1.

 

 4. Le Monde du 22.07.1965

Le voyage de M. Malraux en Chine

A propos du voyage de M. Malraux, à Pékin, M. Peyrefitte a précisé que ce sujet n'avait pas été abordé en conseil, mais a tenu néanmoins à faire quelques commentaires.

«Ce voyage, a-t-il dit, permettra d'établir des contacts entre les deux pays pour accroître les échanges d'informations réciproques. Mais il n'a aucun rapport avec la situation en Asie du Sud-Est.

D'ailleurs, a poursuivi le ministre, la conjoncture à l'heure actuelle dans cette partie du monde n'ouvre malheureusement pas, à nos yeux, de perspectives favorables de développement pacifique.

Le voyage de M. Malraux, a-t-il encore précisé, est un voyage privé, mais qui n'est pas sans présenter de l'intérêt d'un point de vue général. L'ampleur de l'esprit de M. Malraux et son expérience passée le prédisposent à s'intéresser à la Chine, dont il a connu jadis plusieurs des dirigeants actuels.»

 


 

7. Le Mondedu 30.07.1965

Malraux est de retour à Pékin

Pékin, 29 juillet (A.F.P).

 — Après avoir effectué un voyage de cinq jours dans le Henan et le Shanxi, M. André Malraux, ministre d'Etat chargé des Affaires culturelles, est rentré à Pékin jeudi.

Le ministre français, qui a eu la semaine dernière un entretien avec M. Chen Yi, ministre chinois des Affaires étrangères, compte rester quelques jours encore dans la capitale chinoise, où il aura d'autres conversation avec les dirigeants chinois.


 

 

8. Le Monde du 03.08.1965

Entretien Malraux – Chou En-lai

Pékin, 2 août (A.F.P).

 — M. André Malraux, ministre d'Etat français, chargé des Affaires culturelles, a eu lundi matin avec M. Chou En-lai, premier ministre de Chine populaire, un entretien de trois heures. Cet entretien, a annoncé un porte-parole de l'ambassade de France à Pékin, «a permis un échange d'informations sur les problèmes internationaux tenant compte des modifications apportées par les évènements à la politique des différents pays». Il a ajouté que les problèmes d'échanges culturels entre la France et la Chine avaient été «largement abordés» et que l'entretien s'est déroulé dans une atmosphère «très cordiale».


 

 

9. Le Monde du 04.08.1965

Malraux reçu par le Président Mao Tsé-Toung

Pékin, 3 août (Reuter, A.F.P).

 — M. André Malraux, ministre d'Etat français, chargé des Affaires culturelles, a été reçu mardi par M. Mao Tsé-Toung, président du comité central du parti communiste chinois et par M. Liu Shao-chi, président de la République, annonce l'agence Chine nouvelle.

Malraux a eu avec les dirigeants chinois une «conversation amicale», le ministre des Affaires étrangères chinois M. Chen Yi et l'ambassadeur de France à Pékin, M. Lucien Paye assistaient à cet entretien.

Mardi soir le maréchal Chen Yi, vice-premier ministre de Chine et ministre des Affaires étrangères, avait offert un banquet en l'honneur de M. Malraux.

Dans son allocution, le maréchal Chen Yi s'est félicité du développement considérable des contacts culturels et économiques intervenus depuis l'établissement des relations diplomatiques entre la France et la Chine.

«En dépit de la différence qui sépare les systèmes politiques et sociaux de nos deux pays, nos peuples sont attachés à la paix et désirent développer entre eux des relations amicales, a-t-il déclaré.

Les faits ont montré depuis un an et demi que de larges perspectives sont ouvertes au développement des relations entre nos deux pays». Le vice-président du conseil chinois a enfin exprimé l'espoir que la visite de M. Malraux contribuera à développer les rapports amicaux et à assurer une meilleure compréhension entre les peuples français et chinois.

«Il est vrai que nos systèmes sociaux sont différents, a déclaré à son tour M. Malraux. Il est vrai aussi que les uns et les autres nous avons eu à lutter contre un envahisseur puissant, qui, les armes à la main, était venu combattre en des lieux où il n'aurait pas dû être. Pour la France et le peuple français, vous êtes une légende», a conclu le ministre, ajoutant que la célèbre «longue marche» et le combat du peuple chinois servent d'exemple à toute l'humanité.

[1]     L'article se termine par un appendice entre crochets et en gras contenant ces deux phrases: «M. Malraux devait quitter New Delhi jeudi [12 août 1965] directement pour Paris. Son séjour en Iran a, en effet, été annulé.» [Ndlr]


 

11. Le Monde, 5 août 1965

Malraux a remis à M. Mao Tsé-Toung une lettre du général de Gaulle

Pékin, 4 août (A.F.P).

 — M. André Malraux, a remis à M. Mao Tsé-Toung, qu'il a rencontré mardi pendant trois heures, une lettre du général de Gaulle l'accréditant pour procéder à un large échange de vues «sur les grands problèmes qui intéressent la France et la Chine et, par conséquent, l'avenir du monde». Le ministre d'Etat, dit-on de source bien informée, est très satisfait des conversations qu'il a eues avec les autres dirigeants chinois et a pu procéder avec ses interlocuteurs à un très large tour d'horizon international.

Cet échange de vues paraît même être allé au-delà de ce qu'on pouvait en attendre, les dirigeants chinois s'étant volontiers prêtés à une analyse approfondie des grands problèmes, de l'avenir de la Chine et de l'avenir du monde.

Sur le Vietnam, les interlocuteurs du ministre français ne se sont pas départis de la position d'extrême fermeté que l'on connaît : pour eux, il ne peut y avoir de paix dans le Sud-Est asiatique qu'après le départ des Etats-Unis.

Malraux a proposé aux dirigeants chinois l'organisation, à Paris, de la plus importante exposition d'art chinois jamais présentée. Sur ce point, qui était l'objet premier de sa visite, il a recueilli des réactions très favorables.

On dément, à Paris, les informations selon lesquelles M. Malraux aurait reçu pour instruction de revenir immédiatement à Paris, après ses contacts avec les dirigeants chinois à Pékin. Le ministre, souligne-t-on, est en voyage privé. Il a l'intention de visiter après la Chine d'autres pays de l'Extrême-Orient, puis du Proche-Orient, avant de revenir à Paris. Cependant, comme il s'agit d'un voyage privé, il est naturellement libre de modifier ses projets.


 

13. Le Monde, 7 août 1965

André Malraux aura des entretiens avec les dirigeants indiens

New-Delhi 6 août (De notre correspondant particulier Jean Wetz).

 — Après son voyage en Chine, M. André Malraux s'arrêtera pendant quatre jours à New-Delhi sur l'invitation du gouvernement indien. Mais cette visite a été en partie «provoquée», le ministre des Affaires culturelles n'ayant pas caché son désir de faire une escale prolongée dans la capitale indienne et de rencontrer les dirigeants du pays. Il n'est pas exclu que M. Malraux, après son séjour en Inde s'arrête à Téhéran, sur le chemin du retour à Paris.

Comme toujours lorsqu'il s'agit d'un visiteur revenant de Pékin, les sentiments des Indiens sont quelque peu mêlés. Partageant avec les Américains le «privilège» d'entretenir les plus mauvaises relations avec le régime chinois, les Indiens sont souvent un peu inquiets de voir Pékin développer des rapports, sinon cordiaux, du moins plus normaux avec d'autres puissances. Il est vrai qu'en ce qui concerne la France cette réaction est beaucoup moins visible aujourd'hui qu'au moment de la reconnaissance du régime de M. Mao Tsé-Toung. La presse a perdu l'habitude de mettre presque chaque jour en vedette des informations suggérant que, grâce à leurs contacts avec la France, les Chinois seraient en mesure d'accroître non seulement leur prestige politique mais aussi leur potentiel industriel et même militaire. Néanmoins, les journaux de New-Delhi ont jusqu'à présent traité la visite de M. Malraux en Chine de façon très discrète. Ils ont complètement passé sous silence la lettre du général de Gaulle à M. Mao Tsé-Toung. Même l'arrivée du ministre français, dimanche prochain, à New-Delhi n'a pas encore été communiquée au public.

Cependant, tous les contacts établis par des tiers avec Pékin suscitent quelques espoirs dans le cœur des Indiens. Ne viennent-ils pas eux-mêmes de s'adresser au président Nasser en lui demandant de «sonder» les chinois pour connaître leurs réactions à une éventuelle initiative des pays non-alignés en faveur d'une négociation au Vietnam ? Certes, on ignore ici le thème des discussions de Pékin entre le ministre français et les dirigeants chinois, ainsi que le contenu de la lettre du général de Gaulle. Compte tenu des expériences précédentes, les milieux politiques ont tendance à croire pour l'instant que si, en-dehors des affaires culturelles, le problème très général des rapports de Pékin avec l'Occident a été soulevé du côté français, les réponses chinoises ont dû être aussi évasives que dans le passé.

On n'exclut pas cependant que les efforts diplomatiques de la France puissent éventuellement trouver à Pékin un accueil plus favorable que ceux d'autres pays. Les interlocuteurs indiens interrogeront certainement M. Malraux sur les chances d'un règlement du conflit vietnamien. Un autre sujet suscite ici au moins autant de spéculations : les rapports sino-indiens. Après avoir laissé ce problème en sommeil pendant des mois, la presse et les dirigeants de New-Delhi s'interrogent à nouveau sur l'opportunité et la possibilité d'aboutir à un règlement du conflit frontalier. Le président Radakrishnan a lui-même déclaré il y a peu qu'un effort serait souhaitable en vue de rétablir avec la Chine une paix «dans l'honneur et la dignité». D'autre part, si la «confrontation» qui a eu lieu avec l'armée pakistanaise dans le désert de Kutch est maintenant en voie de règlement, cette affaire a néanmoins apporté des encouragements nouveaux à ceux des Indiens qui ne croient pas possible de mobiliser constamment des forces considérables le long de toutes leurs frontières.

Jusqu'à présent, certes, les Chinois n'ont pas réagi aux «ouvertures» très discrètes de New-Dehli. Le public comme les dirigeants s'en sont pas moins intrigués de voir que, depuis quelques semaines, les Chinois ont fait reprendre très activement la construction de leur nouvelle ambassade, qui avait été interrompue depuis l'avancée des armées de Mao dans la Nefa pendant l'automne 1962.


 

 

14. Le Monde, 9 août 1965

André Malraux : Mes conversations avec Mao Tsé-Toung ont été un dialogue sur les problèmes du temps

Hong-Kong, 7 août (A.F.P.).

 — «Nous souhaitons, bien entendu, un rapprochement entre la Chine populaire et l'Occident. Mais c'est un problème, et nous ne savons pas comment on pourrait le résoudre», a notamment déclaré M. André Malraux, ministre d'Etat chargé des Affaires culturelles, au cours d'une conférence de presse qu'il a tenue cet après-midi au consulat de France de Hong-Kong, à son retour de Pékin.

Répondant à la question : «Quel rôle la France pourrait-elle jouer pour résoudre le problème vietnamien ?», M. Malraux a déclaré :

«La réponse tient en une phrase : la France – et pas sous la présidence du général de Gaulle – a commis assez d'erreurs en Asie dans le passé pour ne pas souhaiter, pour l'avenir du monde, que ces erreurs ne recommencent pas». Le ministre a souligné à ce propos que ce ne sont pas les rapports entre l'Ouest et l'Est qui sont subordonnés au problème du Vietnam, mais que c'est le problème du Vietnam qui leur est subordonné.

Aux questions sur ses entretiens avec les dirigeants chinois, M. Malraux a répondu qu'ils avaient porté essentiellement sur les questions de l'avenir du monde et des perspectives de paix. «J'ai le sentiment, a-t-il dit, que mes conversations avec le président Mao Tsé-Toung ont été un dialogue sur les problèmes les plus importants de ce temps, avec un homme qui les domine absolument, avec l'intellectuel qu'il a été toute sa vie».

Malraux a ajouté qu'il avait le sentiment que l'un des plus grands problèmes auxquels les dirigeants chinois ont à faire face est : «Comment la grande Chine peut-elle concilier les problèmes de développement économique avec sa politique révolutionnaire intense ?»

Au sujet du projet d'exposition d'art chinois en France, M. Malraux a déclaré : «Nous souhaitons organiser une très grande exposition d'art chinois. Mais la Chine n'a jamais fait d'exposition d'importance mondiale, et comme il s'agit de présenter cinq cents pièces de premier ordre, il faudra un an, et certainement même plus, pour l'organiser».


 

 

15. Le Monde du 8 août 1965

Lucien Paye a quitté Pékin pour Paris

Pékin, 7 août (A.F.P.).

 — M. Lucien Paye, ambassadeur de France à Pékin, est parti samedi pour Paris, via Moscou, par avion.

L'ambassadeur français compte prendre des vacances en France et y avoir des conversations de routine avant de regagner son poste en Chine populaire. En son absence, M. Claude Chayet, premier conseiller d'ambassade, assurera les fonctions de chargé d'affaires.


 

 

16. Le Monde, 10 août 1965 

Malraux suscite quelque étonnement en déclarant qu'«il n'y a pas de problème grave entre Pékin et New-Delhi»

New-Dehli, 9 août (De notre correspondant particulier Jean Wetz).

 — En arrivant dimanche soir à New-Dehli, M. André Malraux a quelque peu surpris les nombreux représentants de la presse indienne en leur déclarant de façon tout à fait directe qu'à son avis «il n'y a pas de vrais problèmes graves entre la Chine et l'Inde».

Dans un pays qui, depuis l'avance des troupes de M. Mao Tsé-Toung à travers l'Himalaya il y a bientôt trois ans, reste très sensibilisé à cette «confrontation», quelques explications étaient évidemment nécessaires. Le ministre français les a fournies dans un style à la fois nerveux, précis, lucide et un peu «magistral», prévenant ainsi toutes les polémiques auxquelles les journalistes indiens aiment à se livrer avec leurs visiteurs, surtout lorsque ceux-ci reviennent de Pékin. De plus, M. Malraux avait déjà désarmé beaucoup de ses «interpellateurs» en déclarant d'emblée que la première raison de sa présence en Inde serait de «porter les fleurs de la France à un homme que j'ai aimé et qui s'appelait Nehru».

Quant aux rapports sino-indiens, M. Malraux estime que, s'ils ont leur importance, ils ne sauraient mettre en jeu «le destin du monde» et ne pourraient pas entraîner, s'ils se détérioraient encore, les mêmes conséquences – «des dizaines de millions de morts» – qu'un conflit entre la Chine et les Etats-Unis. Mais, au cours de cette analyse ultra-rapide, des problèmes posés par une Chine «dont la transformation est plus saisissante que celle de la Russie soviétique», c'est peut-être par la façon de ne pas répondre à une question préoccupante que M. Malraux a paru trahir certaines inquiétudes fondamentales. Lorsqu'on lui a demandé si les Chinois, eux aussi, étaient conscients des conséquences catastrophiques qui résulteraient d'un conflit avec les Américains, il s'est contenté en effet de lever les bras dans un geste d'ignorance.

Bien entendu, le ministre français a maintenu à New-Delhi le silence qu'il a observé jusqu'à présent à propos de ses discussions avec les dirigeants chinois. Il s'est notamment abstenu d'aborder la question vietnamienne. D'autre part, il a éveillé l'intérêt des Indiens en laissant entendre qu'il pourrait porter un message des leaders de Pékin au gouvernement de New-Delhi. Toujours est-il qu'après avoir refusé de répondre aux questions sur ce sujet avant d'avoir rencontré, ce lundi, M. Shastri et le ministre des Affaires étrangères, M. Malraux a promis de donner des précisions lorsqu'il quittera la capitale indienne.

En attendant, les autorités de New-Dehli paraissent résolues à «bien faire les choses» pour un homme qui non seulement jouit ici d'un prestige personnel considérable, mais que l'on veut considérer aussi comme un messager du général de Gaulle. Lors de la visite que M. Malraux doit faire mercredi à Bénarès, il sera reçu à l'université sanscrite qui, pour la première fois, rendra hommage à un étranger en lui décernant le titre de docteur honoris causa.

(M. Malraux arrivera le 12 août à Téhéran où il aura des entretiens avec le Chah d'Iran.  [L’escale de Téhéran n’aura pas lieu. Voir supra n° 9.]


 

20. Le Monde, 19 août 1965 

«La manière dont M. Malraux avait été reçu à Pékin puis à New Delhi et les propos qu'il y avait tenus avaient attesté le caractère officiel et la portée politique de son récent voyage en Chine et en Inde. […] Si une initiative doit être prise — qu'il s'agisse du Vietnam, de la politique européenne ou de l'“organisation du monde” dont M. André Malraux parlait en quittant New Delhi, — c'est à Colombey-les-deux-Eglises qu'elle sera méditée et préparée.»

 

 

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 Chen Yi, Mao, Malraux, Lucien Paye (ambassadeur de France)

 


 

 

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