art. 183, juin 2016 • D. Hervier; F. Arnal : «André Malraux, André Chastel ou les deux inventeurs de l’Inventaire général» (PAM hs1, 2004)

Texte repris du hors-série n° 1 de Présence d'André Malraux, 2004 : actes de la journée d'étude consacrée à «Malraux et l'Inventaire général des monuments et des richesses artistiques de la France», BNF, 23 mai 2013.


 

Dominique Hervier et Francine Arnal

André Malraux, André Chastel ou les deux inventeurs de l’Inventaire général

 

Dans l’aventure de la création de l’Inventaire général, la figure d’André Malraux a tendance à éclipser celle de l’historien d’art et chroniqueur du journal Le Monde, André Chastel. Or, si Malraux a pu seul donner à l’entreprise sa caution officielle et son envergure administrative, il revient à André Chastel d’en avoir le premier senti la nécessité et l’urgence et conçu l’idée. Francine Arnal et Dominique Hervier, en s’appuyant sur des documents et des témoignages en partie inédits, reviennent donc sur le rôle d’André Chastel et sur l’histoire d’une collaboration fructueuse.

 

S’il semble tout naturel aux nouvelles générations de porter au crédit d’André Malraux l’invention de l’Inventaire, et si sa personnalité est définitivement associée à la genèse de l’entreprise, dans un registre qui prend avec le temps une valeur mythique – de même que la silhouette des bâtisseurs de Saint-Savin en est devenu le signe iconique – il ne nous paraît pas inutile, aujourd’hui, de cerner le rôle qu’André Chastel joua auprès du ministre dans le lancement du projet et dans son développement au long des vingt premières années, et de rassembler les éléments fondateurs de leur rencontre et de leur entente. Il y eut en effet, à n’en point douter, entre ces deux personnalités, de véritables passages de relais que nous aimerions mettre en évidence en recourant à quelques témoignages, certains déjà connus, d’autres inédits.

Force est d’abord de constater que nous savons fort peu de choses sur le détail des circonstances dans lesquelles Malraux choisit d’adhérer à ce projet; la légende masque très vite le déroulement historique, et lorsque l’entreprise apparaît au grand jour, dès le début des années 1960, et devient cet Inventaire Malraux dont Isabelle Balsamo nous dit ici même l’extraordinaire impact sur les régions, l’aura du ministre éclipse pour la société civile le rôle véritablement fondateur de l’universitaire André Chastel que seul le cercle restreint des historiens de l’art connaît bien. Il faudrait donc poser certaines questions – qui aujourd’hui encore ne peuvent être toutes élucidées – et nous pencher sur cette complicité tacite entre les deux hommes qui entraîna une répartition des rôles : nous allons tenter de la retracer.

 

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Texte mis en ligne le 11 juin 2016

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