Pierre Assouline : «Dictionnaire amoureux des écrivains et de la littérature», 2016

4e de couverture :

«Rien ne vaut l’écriture d’un Dictionnaire amoureux des écrivains et de la littérature pour se faire de nouveaux ennemis. Il est vrai que tous ne gagnent pas à être connus, et que certains y gagnent surtout en mystère.

«J’ai toujours aimé aller à la rencontre des écrivains, le plus souvent chez eux, voire à leur bureau, celui-ci étant éventuellement établi dans un bistrot ou au restaurant, sauf à les accompagner dans leur promenade. Eprouver ce bonheur discret est aussi une manière de dire qu’on a autant de goût des autres que celui des livres.

«On aura compris que j’ai pris beaucoup de plaisir à imaginer ce livre en profitant pleinement de la loi du genre : en toute objectivité, dans l’arbitraire le plus total, au risque de quelques injustices et beaucoup d’oublis, sans souci d’exhaustivité mais sans m’interdire des souvenirs personnels, autant d’anectotes que d’analyses, autant de portraits que de récits. Mais toujours pour la plus grande gloire de la littérature !»

 

L’auteur

Pierre Assouline est journaliste, romancier, biographe, blogueur (La République des livres) et membre d’un jury littéraire (l’Académie Goncourt). Il a également consacré des documentaires télévisés à Marguerite Duras et Georges Simenon.

 

Pierre Assouline, Dictionnaire amoureux des écrivains et de la littérature, Paris, Plon, 2016, (coll. «Dictionnaires amoureux»), 891 p.


 

Prenons acte du parti pris de subjectivité et d’arbitraire pour lire cet extrait de la notice concernant Malraux («Vies parallèles») :

«Tout biographe devrait un jour se frotter à l’exercice dont Plutarque fut le pionnier. Prenez André Malraux et Jean Moulin : y a-t-il couple plus improbable au biographe qui s’aviserait de les réunir dans des “Vies parallèles” ? L’un a pourtant grandement contribué par son génie du verbe à forger la légende posthume de l’autre, lequel lui a permis d’outre-tombe de renforcer son propre mythe en l’associant à son prestige de “chef du peuple de la nuit”. Qui eût dit en 1944 que vingt ans plus tard le premier des résistants serait nationalement consacré à jamais par un discours écrit et prononcé par le plus tardif d’entre eux ? Qu’a-t-il fait pendant l’Occupation ? Sur le plan littéraire, Les Noyers de l’Altenburg, qu’il fit éditer à Lausanne en 1943 sous le titre La Lutte avec l’Ange; mais pour ce qui est de l’engagement politique, à peu près rien.» (P. 839.)