D/1959.04.09 — André Malraux : «Principaux passages de la conférence de presse consacrée à la réorganisation des Théâtres nationaux»

«Principaux Passages de la conférence de presse consacrée à la réorganisation des Théâtres nationaux, par M. André Malraux, ministre d'Etat chargé des Affaires culturelles, le 9 avril 1959», Paris, ministère des Affaires culturelles, s.d. [1971], [5 p.].


 

 

Ainsi, de cet ancien théâtre de Versailles au théâtre des Nations qui n'a pas encore de rival, tenterons-nous d'accomplir le rêve de la France : rendre la vie à son génie passé, donner la vie à son génie présent, et accueillir le génie du monde…

Les mesures nécessaires ont été prises pour que l'exécution de ce plan n'exige aucun accroissement du budget actuel.

Je vous ai dit tout à l'heure que je tentais de vous exposer ce que l'Etat voulait tenter, et au bénéfice de qui.

Ce qu'il va tenter, vous le savez.

Reste à savoir pour qui ?

Quiconque subventionne choisit son subventionné. Et s'il croit ne pas le choisir, choisit, sans le savoir, l'amateur de Feydeau.

Dans le domaine du théâtre, la IVe République laisse une œuvre importante : le Théâtre National Populaire.

Son action devait s'exercer, avant tout sur les syndicats, et nous l'en félicitons. En fait, il suffit d'assister à une représentation du Palais de Chaillot, pour voir que cette action s'est exercée au moins autant sur la jeunesse.

Le public que doivent rassembler d'abord les Théâtres Nationaux, c'est la jeunesse.

Grâce à des organisations de Culture populaire que l'Etat subventionne par ailleurs, je pense qu'avant deux ans nous pourrons assurer à tous les Théâtres Nationaux, à la seule condition que leurs représentations soient bonnes, les salles pleines du T.N.P.

Et avant cinq ans, la télévision leur apportera sans doute tous les jeunes de France; du moins tous ceux pour qui le théâtre compte et les enfants – dont je fus – qui croyaient que le théâtre ne comptait pas pour eux, et qui lui durent leur vocation.

 

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