D/1962.06.17 — André Malraux : «Intervention à l’Assemblée nationale»

André Malraux, «[Intervention à l'Assemblée nationale, 1re séance du 27 juin 1962]», intervention au cours de la discussion de la loi de programme relative à la restauration des grands monuments historiques. Journal officiel de la République française. Débats parlementaires. Assemblée nationale [Paris], n° 51 AN, 28 juin 1962, p. 2041-2042, 2042, 2043, 2043-2044, 2044.


 

André Malraux

 

Intervention à l'Assemblée nationale –séance du 27 juin 1962

(Restauration de monuments)

 

Monsieur le Président, Mesdames, Messieurs, une fois de plus, j'ai le plaisir de me trouver d'accord avec votre Assemblée.

Votre rapporteur a posé la question comme elle me semble devoir être posée; sur le fond, nous sommes tous d'accord pour la restauration des grands monuments historiques. Le Sénat a voulu attirer l'attention du Gouvernement sur les petits monuments, notamment sur les monuments sinistrés. En somme, il nous a dit qu'il ne fallait pas oublier l'infanterie et les grands blessés.

Eh bien ! nous sommes tous d'accord, le Sénat, vous et moi. Il va de soi que la restauration des monuments sinistrés est indispensable; le problème était de savoir comment on pourrait la réaliser. En somme, j'étais d'accord sur l'essentiel puisque j'ai dit au Sénat que j'envisageais une loi de programme. Cette loi de programme n'est pas la solution qui a été retenue par le Gouvernement, mais ce point ne me paraît pas très important et, comme votre rapporteur, j'estime que l'important n'est pas de savoir par quelle méthode on arrivera au résultat que nous voulons obtenir ensemble, mais de savoir si nous y parviendrons ou si nous n'y parviendrons pas.

Aujourd'hui, après les entretiens qui se sont poursuivis avec le ministère des finances, je suis en mesure de prendre un engagement solennel au nom du Gouvernement : tous les crédits nécessaires à la restauration des monuments sinistrés, tous, auront été dégagés au plus tard en 1970, ce qui revient à diminuer de moitié la durée prévue de cette restauration, qui devait s'achever en 1977.

Nous obtenons donc par une autre voie ce que nous aurions obtenu par la première et que peut-être nous n'aurions pas obtenu du tout sans l'intervention du Parlement et le souci qu'il a manifesté, ainsi que beaucoup d'autres, à l'égard des collectivités locales et, sur un autre plan, des souvenirs locaux.

Je pense qu'il est bon que toutes sortes de volontés se soient conjuguées pour le sauvetage de ce que j'appelais tout à l'heure l'infanterie et les grands blessés.

 

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AN10