art 77, janvier 2010 • Anis Mansour : «Un refuge pour mon avenir…» (1967), traduit par Amany Ragheb

Après que l'homme de lettres André Gayed eut rencontré Malraux, il affirma que son charisme imposait le vertige par l'importance extrême que l'écrivain accorde à l'expression la plus frappante et la plus juste de la pensée : sans cesse, il varie les effets, passe du style périodique au style haché, égaie les développements abstraits par des images ; il use volontiers de saillies et recourt à des formes de désinvolture ironique. Son style est incantatoire : hanté par la misère de la condition humaine d'un côté, il n'a de cesse d'être exaltant de l'autre. Il atteint à une sorte de simplicité savante qui est le comble de l'art. Un critique a affirmé que les phrases de Malraux sont comme amputées, comme si sa pensée allait plus vite que son expression, comme s'il récoltait les fruits avant que les fleurs eussent le temps d'éclore. J'aimerais lui chuchoter : «Vous êtes un grand auteur, mais vos phrases doivent être relues une vingtaine de fois pour être comprises.»
 
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