art. 87, mars 2010 • Claude Pillet : «Tête d’obsidienne ou crâne de cristal ?» (Mots-clefs, 2009)

Le texte que Malraux écrivit peu après la mort de Picasso, La Tête d’obsidienne (1974), doit son titre à une étrange oeuvre d’art aztèque, nommée précisément la «Tête d’obsidienne». Cette pièce se trouverait au Musée national de Mexico, tout environnée de miroirs qui reflètent le passage des nuages dans le ciel. Malraux explique que la Fondation Maeght attend la «Tête» : elle doit prendre place dans l’exposition qu’il va incessamment ouvrir. Celle-ci, organisée à Saint-Paul-de-Vence en été 1973, s’intitule André Malraux et le musée imaginaire. La «Tête d’obsidienne» cependant n’y arrivera jamais, pas plus qu’elle n’est en fait visible à Mexico puisqu’elle s’y confond avec l’insaisissable du ciel : l’objet n’existe pas. La «Tête» est un «faux» littéraire, une pure fiction d’écrivain.

Ce qui est intrigant, c’est que la «Tête» a été tenue longtemps par les meilleurs spécialistes de Malraux pour une «authentique œuvre d’art» et qu’elle doit plusieurs traits à des objets par ailleurs célèbres. En premier lieu, la Tête de mort de Picasso, sculpture de bronze et de cuivre de 1943, que La Tête d’obsidienne évoque (elle est aujourd’hui au musée Picasso de Paris).

 

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