art. 94, janvier 2011 • Claude Travi : «Lazare à la Salpêtrière» (INEDIT)

Lazare à la Salpêtrière

 

par Claude Travi
 
 
Lazare est la pierre angulaire du Miroir des limbes et, comme telle, placé en dernier.
 
Le point de départ du livre est l’expérience dramatique que connut Malraux, en octobre 1972. Hospitalisé d’urgence à la Salpêtrière, il y restera quatre semaines. Alors que des situations les plus tragiques de sa vie, il était toujours sorti animé d’un étrange sentiment d’invulnérabilité, cette fois la mort s’insinue en lui, paralysant les centres nerveux. Il y a menace sur le cervelet.

Comme naguère, écrire lui paraît «le seul moyen de continuer à vivre.» Il revient éberlué de sa bruyante Maison des morts, parce qu’il n’y a pas trouvé la douleur physique et il va essayer, dans son écriture, de saisir les sensations plus ou moins floues, qui furent les siennes – le livre travaille aussi avec l’oubli.

Face à la mort, l’unique et ultime recours sera ce qu’il nomme la fraternité, qui n’est pas à prendre ici dans le sens chrétien du terme, mais plutôt comme le domaine mystérieusement commun que nous avons trouvé au plus profond de notre héritage. L’anecdote-symbole sera l’histoire des gaz de la Vistule, reprise des Noyers de l'Altenburg.

Ainsi, va-t-il moduler son texte entre les forces qui le submergeaient et celles du refus.

 

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INEDIT © www.malraux.org / 11 janvier 2011

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