le R.P. Alexandre Morelli – notice

Selon les Antimémoires, Malraux se rend dans la crypte des déportés (située à la pointe est de l’île de la Cité) peu après la cérémonie qui accueillit Jean Moulin au Panthéon (19 décembre 1964). Une réunion se tient qui doit choisir le monument que l’on érigera à la mémoire du grand résistant. Y participent «des présidents d’associations de résistants ou de déportés, Edmond Michelet, quelques femmes, quelques militaires, un dominicain» (Le Miroir des limbes, Œuvres complètes, t. III, Pléiade, p. 470). Parmi les militaires, «un capitaine» s’oppose au dominicain et mène la «comédie du monument». Après la réunion restent seuls «Brigitte [Friang] qui représentait son camp et un groupe de Ravensbrück […], Edmond Michelet et un républicain espagnol qui représentaient Dachau; le père et moi.» (P. 474.)

Le «père dominicain» est, dit Malraux, fumeur de pipe et «spécialiste de l’art roman». Si cette spécialité fait penser à Dom Angelico Surchamp (qui est bénédictin), la pipe et la messe de minuit à Dachau renvoient au R. P. Alexandre (Georges) Morelli. C’est l’avis de Michel Albaric, o.p. (archiviste de la Province de France, ordre des dominicains, lettre du 17 novembre 2002). Alexandre Morelli raconte lui-même cette messe de Noël à Dachau, sans mentionner toutefois la prédication que Malraux lui prête.

cp – 4 juin 2009

Eléments de bibliographie

  • MALLEY, François, Le Père Morelli, de Dachau à Netza, Paris, Cerf, 1986, (coll. «L’histoire à vif»).
  • MORELLI, M.G., op, Terre de détresse, Paris, Bloud et Gay, 1947.
  • SURCHAMP, Angelico, L’Art roman, rencontre entre Dieu et les hommes, Paris, DDB, 1993, (coll. «Hors collection», n° 2).

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   © «www.malraux.org», Présence d’André Malraux sur la Toile, 2009.

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