M. Robert Poujade a été un fervent gaulliste dès sa jeunesse, à l’époque où l’adjectif avait tout son sens. Maire de Dijon de 1971 à 2001, il fut aussi Ministre délégué auprès du Premier Ministre, chargé de la protection de la nature et de l’environnement, de 1971 à 1974 (gouvernements de Jacques Chaban-Delmas et de Pierre Messmer).
Homme de lettres de grande qualité, il a publié ses mémoires sous le titre Avec de Gaulle et Pompidou (juin 2011). Il nous donne aujourd’hui, aux éditions Pierre-Guillaume de Roux, un fort passionnant ouvrage intitulé Retrouver Malraux. Souvenirs et relecture. Essai.
Présentation de l’éditeur :
L'essai
«Malraux (1901-1976), l'homme qui pressent le nihilisme à venir dès 1945, est plus que jamais l'homme de la situation… A l'heure de la désaffection grandissante pour le politique, retrouver Malraux, c'est retrouver – par-delà l'écrivain, gaulliste et l'homme de culture sacralisé – l'autodidacte à l'épreuve des doutes et cependant capable de transcender le destin et ses tragédies. Son credo ? « Agir en homme de pensée et penser en homme d'action ». C'est Robert Poujade, ancien ministre, qui parle. Il a rencontré Malraux à l'âge de vingt ans. L'un des premiers à consacrer à l'écrivain un mémoire, il appartient à cette espèce très rare de normalien : gaulliste et non pas sartrien… Car l'époque d'après-guerre ne jure que par Sartre et Camus, oubliant Malraux. Or son œuvre nous révèle que c'est bel et bien lui qui a pensé l'absurde avec Les Conquérants dix ans avant Camus et L'Homme révolté. Mais sans récolter les me?mes lauriers… Sans verser non plus dans l'endoctrinement utopique dont Sartre se fait le chantre. Peut-e?tre parce que Malraux est un aventurier permanent. Celui qui renonce bientôt au roman pour privilégier une méditation sur l'art parce qu'il reflète notre perpétuel état de métamorphose. Celui qui découvre le secret dialogue des cultures et construit le Musée imaginaire. Celui qui s'interroge sur le devenir de l'homme occidental alors que la carte du monde se redessine, et que le big bang des civilisations va bientôt éclater au profit sans doute de l'Asie du Sud-Est. Celui qui demeure un inconditionnel du Général de Gaulle, y compris en pleine dérive de la guerre d'Algérie. Signe particulier, celui que Poujade désigne comme le « Che » de toute une génération d'après-guerre – ceux qui avaient 18 ans en 1948 –, ne sombre jamais dans l'idéologie manichéenne mais cultive ce qui manque le plus à notre époque : le courage des grands enthousiasmes, sinon des grandes illusions. Révérant plus que tout : la liberté de l'esprit.
«Adepte de la méthode d'Alain Finkielkraut (Le Cœur intelligent), Robert Poujade nous fait redécouvrir le cheminement moral et intellectuel de Malraux à travers une œuvre prophétique tout en faisant la lumière sur son engagement politique réel et le rayonnement incomparable de son personnage.»
L'auteur
«Ancien ministre – il a créé le ministère de l'Environnement en 1973 – , Robert Poujade a été également maire de Dijon (1971-2001) et député de Côte d'Or. Normalien, il a notamment publié Passage du siècle : les étapes d’une renaissance urbaine (Ed. de l’Armançon).»
Points forts
«- Retour sur un Malraux précurseur et moderne qui entrevoit le dialogue des cultures.
– Le cheminement d'une œuvre en lutte permanente contre le nihilisme dominant.
– Les clefs d'un engagement politique non sectaire.»