Onze réponses sur l'Espagne
Par André Malraux
Propos recueillis et présentés par Robert S. Thornberry
- Quelle est la date exacte de votre première arrivée en Espagne après le soulèvement de Franco.
Le surlendemain.
- Quel rôle avez-vous joué auprès des gouvernements espagnol et français au début de la guerre civile ?
L'Espagne républicaine ne disposait que de vieux avions. J'ai apporté des avions modernes – et des aviateurs.
- Vous avez en effet commandé deux escadrilles, l'escadrille España, et celle qui portait votre nom. Quelle était la différence entre les deux ?
Il y avait des mercenaires dans la première, pas dans la seconde.
- Quels étaient les rapports entre vos escadrilles et : a) le Ministère de la Guerre espagnol, b) le reste de l'aviation républicaine, c) les aviateurs russes ?
Nous dépendions directement du Ministre de la Guerre espagnol.
Peu de relations avec l'aviation espagnole, parce que ses avions étaient beaucoup moins rapides que les nôtres.
Aucune relation avec les Russes, qui possédaient leurs propres aérodromes.
- En avril 1936, quelques mois avant l'insurrection fasciste, vous avez entrepris une tournée de conférences en Espagne, et en France sur l'Espagne (à l'Athénée de Madrid, à Marseille, etc.) Etiez-vous déjà conscient, alors, de l'imminence d'un soulèvement militaire en Espagne ?
Oui. Caballero m'avait parlé de soulèvement imminent. Mais j'ai fait très peu de conférences, trois ou quatre.
- Au printemps de 1937 vous êtes allé en Amérique du Nord récolter des fonds pour la cause républicaine. Qui était responsable de l'organisation de la tournée de conférences ? Comment le public américain les a-t-il accueillies ?
Je n'ai plus de documents. Je me souviens de New York, Philadelphie, San Francisco, Hollywood. Il y a eu certainement d'autres villes. L'organisation était, me semble-t-il, assurée par les consulats espagnols. L'accueil a été chaleureux, mais c'était, dans l'ensemble, celui de nos amis.
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© www.malraux.org / texte mis en ligne le 2 mars 2012.