1968.09.28 — André Malraux : «Discours de Versailles, 28 septembre 1968»

Le 28 septembre 1968 à Versailles, André Malraux prononce un discours devant l’Assemblée générale de l’Association internationale des Parlementaires de langue française, réunie pour la deuxième fois de son histoire. Cette Association était née l’an précédent à Luxembourg. Elle deviendra Assemblée dès 1989 et se nomme Assemblée parlementaire de la Francophonie depuis 1998.

 

      ancienne apf                                          apf
      Assemblée internationale
      des Parlementaires de langue française
      1989-1998
Assemblée parlementaire de la Francophonie

depuis 1998

 

 

Extrait du discours de Malraux 

La culture, c’est ce qui permet à notre civilisation de lutter contre ces usines de rêves ce qui permet de fonder l’homme, l’Homme lorsqu’il n’est plus fondé sur Dieu. Ainsi sa fonction dans notre civilisation apparaît-elle clairement. Et avec elle l’absurdité du problème qui se pose depuis cinquante ans, celui de la rivalité des cultures vivantes. Il est sans intérêt de chercher si nous devons préférer la culture française à l’anglaise, l’américaine, l’allemande ou la russe. Parce que nous pouvons connaître – nous devons connaître – d’autres cultures que la nôtre; mais nous ne les connaissons pas de la même façon. Le colonel Lawrence disait par expérience que tout homme qui appartenait réellement à deux cultures (dans son cas, l’anglaise et l’arabe) perdait son âme. Pour atteindre la culture mondiale – ce qui veut dire, aujourd’hui, pour opposer aux puissances obscures les puissances d’immortalité – chaque homme se fonde sur une culture, et c’est la sienne. Mais pas sur elle seule.

 

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