Résumé : Loin de se réduire à un divertissement, la littérature est une forme de connaissance pratique qui peut répliquer les valeurs et les croyances d'une société, les incarner, les illustrer ou les contester. Elle a ainsi le pouvoir de mettre en cause l'idéologie dominante, la doxa, ce qui va de soi, voire de changer notre vision du monde. La Condition humaine et L'Espoir de Malraux, avec un style spécifique, se présentent comme une des assises fondamentales de cette orientation de la littérature contemporaine d'engagement. Ils s'approprient le thème du pouvoir ou de la gestion du pouvoir qu'ils traitent sous le sceau de l'interartialité. Ces romans apparaissent alors comme une sorte de miroir fragmenté et brisé dont les multiples facettes reproduisent les opinions de leur auteur et montrent plus d'un aspect de l'attitude des impérialistes. Cet article montre que, par l'insertion des procédés artistiques, d'une part, l'écrivain français délivre ses personnages de leur condition existentielle angoissante et, d'autre part, il interpelle l'humanisme de ses contemporains sur la disparité des conditions humaines. Aussi, utilise-t-il ce procédé pour atteindre le cœur des hommes afin d'aider les communautés humaines à s'affranchir des conditions défavorables à leur liberté, à leur épanouissement. Ce faisant, l'on assiste à un changement de paradigme littéraire autorisant las auteurs à s'approprier les structures exogènes et favoriser des échanges esthétiques divers.