art. 103, juin 2011 • «Hommage à Jorge Semprún», par Michaël de Saint-Cheron

Extraits

Jorge Semprún, résistant, déporté, communiste militant avant d'être exclu du parti, écrivain, ministre de la culture (sous Felipe Gonzalès), membre de l'Académie Goncourt, scénariste, fut aussi de beaucoup de grandes causes politiques dans les années quatre-vingt. Mais il fut aussi et d'abord un infatigable témoin de la double Mémoire européenne du nazisme et du communisme, aboutissement des deux grandes cultures germanique et russe ainsi que de la chrétienté. Il évoquait jusqu'à la fin de sa vie la célèbre et saisissante conférence de Husserl en 1935 à Vienne, dans laquelle le philosophe allemand, qui avait été le maître de Heidegger, en appela à « un héroïsme de la raison » qui seul pouvait surmonter les dangers du fascisme.

L'écrivain franco-espagnol fut proche par l'écriture, le combat, la réflexion sur le Mal, d'André Malraux. On Peut dire que Malraux fut même l'écrivain français dont Semprún fut le plus proche par tant de choses et par-dessus tout par la guerre d'Espagne bien sûr et aussi par l'interrogation sur les camps. J'ai dit ailleurs que Jorge Semprún avait été sur beaucoup de questions fondamentales plus loin que Malraux, notamment sur les camps – et pour cause – mais aussi sur la Shoah et qu'il avait en quelque sorte prolongé la parole de Malraux en lui ajoutant son vécu.

 

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Texte repris par La Règle du jeu du 8 juillet 2011.

 

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 semprun

Collioure, 2009.  Francesc Vicens i Giralt, Françoise Wagener, Jorge Semprun, Florence Malraux.
Photographie de Karin Müller.