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Bernard Bourotte / Jacques Méry

Raymond Mallerin, ancien proviseur du lycée Descartes de Phnom Penh : «Correspondance à propos de Bernard Bourotte».

 

Les formules de politesse, même si elles sont importantes, ont été gommées ici pour faciliter la lecture de l'essentiel. L'ordre des courriels est chronologique descendant.

 

De C. Pillet à M. R. Mallerin / 13 août 2013

Mille mercis d’avoir accepté que je vous écrive par l’intermédiaire de M. Copin.

Comme je travaille sur les Mémoires de Malraux, je suis très intrigué par Bernard Bourotte qui y apparaît sous le nom de Jacques Méry. Si vous pouviez me renseigner un peu sur la biographie de M. Bourotte, cela m’aiderait beaucoup.

Savez-vous quand il a enseigné dans le lycée que vous dirigiez ? Quelle était précisément sa fonction ?

Connaissez-vous des gens de sa famille ou de son entourage vivant actuellement en France ?

 

De M. R. Mallerin à C. Pillet / 14 août 2013

Vous ne me dérangez pas du tout. Malheureusement, je ne peux pas vous dire grand-chose de ce M. Bourotte, qui vous intrigue et, par là-même, m’intrigue également. S’agit-il, en fait, du même personnage ? A ma connaissance, le M. Bourotte que j’ai connu et dont je ne me souviens plus du prénom, n’avait pas d’autre identité. Il était professeur d’histoire quand je suis arrivé au Cambodge (1957) et y était encore quand j’en suis parti (1961). Je n’ai eu aucun rapport personnel avec lui. Professionnellement, il avait une excellente réputation d’enseignant et captivait ses élèves. C’était un curieux personnage, apparemment fixé à vie au Cambodge, (mon épouse se souvient de l’avoir entendu évoquer les cruautés des Japonais lords de la guerre sino-japonaise de 1937-45). Il vivait, disait-on, à la cambodgienne, et passait pour un opiomane assidu. Je ne peux malheureusement rien vous dire de plus.
J’avais scanné une photo des enseignants du Lycée de cette époque où il figurait, grand et bel homme à la chevelure déjà blanche et comptais vous l’envoyer. Malheureusement mon scan a considéré l’envoi comme trop lourd.  

Raymond Mallerin

 

De M. R. Mallerin à C. Pillet / 14 août 2013

 

J’ai sorti une photo-papier du scan dont je vous parlais. Si vous pensez que cela peut vous intéresser, je me ferai un plaisir de vous l’adresser à l’adresse que vous voudrez bien me communiquer.

Raymond Mallerin

 

De C. Pillet à R. Mallerin / 14 août 2013

Ce que vous me dites confirme parfaitement ce que Malraux dit de Bourotte (vie à la façon cambodgienne, opium, sentiments anti-japonais). Savez-vous s’il avait épousé une Cambodgienne et adopté un enfant du pays ?

M. Copin m’a envoyé une photo montrant les professeurs de votre lycée en 1958, photo qui se trouve dans l’album de Philippe Héduy (Histoire de l’Indochine, 1983), p. 329. Je viens de recevoir cet ouvrage commandé à un bouquiniste.

Où êtes-vous sur cette photographie ? Avez-vous peut-être le nom d’autres personnes ? J’aimerais beaucoup la publier sur malraux.org.

Si votre scan est un autre document, je le recevrais avec un grand plaisir.

De R. Mallerin à C. Pillet / 15 août 2013

Nous nous souvenions, plus ou moins, mon épouse et moi-même, que M. Bourotte avait épousé une Cambodgienne et adopté un enfant du pays. Mais comme notre certitude n’était pas totale, nous avons préféré ne pas vous en parler. Mais nos souvenirs rejoignant vos propres informations, je crois que l’on peut vraiment considérer qu’il s’agit bien d’une réalité, ajoutant à la singularité du personnage.

Je pense que le scan que je voulais vous communiquer correspond bien à la photo de 1958 que M. Copin vous a envoyée et qui figure dans l’ouvrage de Philippe Héduy, que je ne possède pas. De toute manière, je vais vous l’adresser dès demain, en notant tous les noms dont je me souviens.  N’y figurent ni mon épouse ni Mme Copin, la mère d’Henri qui n’avaient pas encore rejoint le Lycée. En ce qui me concerne, je figure au premier rang, au milieu de toutes les professeures, à côté de M. Delvert, conseiller culturel et auteur d’une thèse sur “Le Paysan cambodgien”. Lui a des lunettes, moi pas. Cette année 1957-58 était la première de notre séjour; j’étais censeur, tandis que M. Devlert ajoutait à ses fonctions propres celle de Proviseur. Dès l’année suivante, il me passait le flambeau.

Je reste très intrigué par le mystère Bourotte et ce personnage de Jacques Méry. Comment et où apparaît-il chez Malraux ? 

Raymond Mallerin

 

De R. Mallerin à C. Pillet / 24 août 2013

J’ai reçu, ce matin, les Antimémoires de Malraux que vous avez bien voulu me faire envoyer et j’ai lu, cette après-midi, la cinquantaine de pages où intervient Méry/Bourotte. Quel étrange passage ! Il faut croire que le contact d’origine a dû être très fort pour que Méry réapparaisse sous la forme de ce vieux sage, un peu lointain. Quant à moi, j’ai tout simplement et de plus en plus l’impression d’être complètement passé à côté d'un personnage passionnant.


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Mise au point par M. Henri Copin, ancien élève du lycée Descartes.

M . Mallerin fut un animateur infatigable de son lycée et de ses élèves d'origine si mêlées. Il avait créé une troupe de théâtre qui jouait aussi bien Molière  qu'Eschyle, avec des élèves français, vietnamiens, chinois, cambodgiens, et autres. J'ai fait partie de cette troupe, cela me semblait tout normal de jouer L'Amour médecin avec la fille du premier ministre devant le Prince Sihanouk. Je mesure plus tard ce que représentait d'énergie intelligente. Le Cambodge vivait alors ses années heureuses. Le passage des Khmers Rouges coûtera la vie à nombre de mes anciens condisciples.
 
Bourotte était mon professeur. Grand, cheveux blancs, répandant une forte odeur d'opium quand il arrivait en classe, ombrageux, charismatique, auréolé du mystère d'une relation avec Malraux, et avec un héros de La Voie Royale, ou de La Condition humaine (on ne savait pas, cela restait un mystère). Mais il restait à l'écart et peu le connaissaient ou le fréquentaient vraiment.
 
Ce n'est que plus tard que j'ai découvert son beau travail sur l'Histoire des Populations montagnardes, et son oeuvre romanesque, que Malraux a aidé à publier sous le nom de Méry.
 
Pour la (très) petite histoire, parmi les professeurs figure Mlle Giteau qui sera Mme Groslier. 
 
Est-elle l'épouse de Bernard Philippe Groslier, alors conservateur d'Angkor, aidé par le fait qu'il avait été en classe avec Sihanouk ? Fils de Georges Groslier, premier Français né au Cambodge, peintre, architecte, romancier, franco-cambodgien.
 
George Groslier, donc sans doute son beau-père, décédé en 45 sous les coups de la police militaire japonaise (Kemptéaï), fut le rénovateur des arts du Cambodge, créateur du Musée d'Histoire, et grand romancier. C'est lui qui fit tout pour que Malraux fût arrêté en 1923… on connaît la suite.

N.B. Selon l’Annuaire administratif des services communs de l’Indochine (1949-1970), Bernard Bourotte était «professeur licencié ou certifié de 1re classe». Il a été décoré durant la Première Guerre mondiale et a été fait chevalier de la Légion d’honneur. Né en 1898, il a vécu principalement à Hué, Saigon et Phnom Penh. En 1954, il rentre en France avec son épouse cambogdienne et meurt en 1968. Le passage qui le concerne ne figure donc pas dans la première édition des Antimémoires, en 1967. Malraux le publiera dans la NRF en 1971 sous le titre «La mort qui n’est pas loin…», puis l’intégrera aux Antimémoires en 1972 et en 1976.


Photographie devant le lycée Descartes, en 1958, à Phnom Penh

Les professeurs, de gauche à droite.

Debout : de 1 à 10. Assis : de 11 à 19.

  1. Monsieur Hulot (lettres)
  2. Monsieur Qué (dessin)
  3. Monsieur Nicolaïev (anglais)
  4. Monsieur Bourotte (histoire-géographie)
  5. Monsieur Le Hlgyder (mathématiques)
  6. Monsieur Matheron (philosophie)
  7. ?
  8. Monsieur Grob (lettres)
  9. Monsieur Milliès-Lacroix (sciences)
  10. Monsieur Cacquemen (surveillant général)
  11. Madame Lafont (lettres)
  12. Mademoiselle Tussau
  13. Madame Jacqueline Copin (histoire géographie)
  14. Monsieur Delvert, conseiller culturel et proviseur
  15. Monsieur Mallerin, censeur (proviseur dès l’année suivante)
  16. Mademoiselle Giteau (sera Madame Groslier)
  17. Madame Rouelle
  18. Mademoiselle Bourlier
  19. Monsieur Ambrosi (mathématiques)


Bernard Bourotte / Jacques Méry : bibliographie

Jacques Méry

  • Capture, Saigon, Les éditions de la Revue d'Extrême-Asie, 1927, 191 p.
  • Cavernes, Paris, Gallimard, 1931, 255 p.
  • Manohara, illustrations d'Alix Aymé, Saigon, Société des Imprimerie et librairies indochinoises, 1933, 57 p.
  • «Préface», in Pham Duy Khiêm, Légendes des terres sereines, Hanoi, Imprimerie G. Taupin, 1943 [1942], 177 p.

Bernard Bourotte

  • Pavie, Hanoi, Editions de la Direction de l'Instruction Publique en Indochine – Imprimerie d'Extrême-Orient, s.d., 69 p.
  • «L’aventure du roi Ham-Nghi», Bulletin des Amis du Vieux Hué, vol. 16, n° 3, juillet-septembre 1929, p.135-158. [L’auteur est désigné comme «Inspecteur de l’Enseignement en Annam.»]
  • «Chapitre Premier. Géographie», in Indochine française. L'Annam, Hanoi, Imprimerie d'Extrême-Orient, 1931, p. 11-47. [Signé «Bernard Bourotte, Chef de Service de l'Enseignement de l'Annam».] – Repris sous le titre «Chapitre premier. Géographie [de l’Annam]», in Bulletin des Amis du Vieux Hué, vol. 18, nos 1-2, janvier-juin 1931, p. 9-50.
  • «Mariages et funérailles chez les Mèo blancs de la région de Hong He, (Tran Ninh)», Institut indochinois pour l'Etude de l'Homme, t. VI, 1943, p. 33-56. [L’auteur est «Professeur au Collège Quóc-hoc, Hué.»]
  • «Essai d'histoire des populations montagnardes du Sud-Indochinois jusqu'à 1945», Saigon, Hanoi, Bulletin de la Société des Etudes Indochinoises, t. XXX, n° 1, 1955, p. 5-116. – History of the Moutain People of Southern Indochina up to 1945, Washington D.C., Agency for International Development, s.d.


Philippe Héduy, Histoire de l'Indochine – Le destin 1885-1954, Paris, Société de Production Littéraire – Henri Veyrier, 1983.
Jean Delvert : «Servitude et grandeur de l'enseignement au Cambodge», p. 326-329. Extraits.

L'autre disposition importante accordait l'équivalence au futur baccalauréat cambodgien, moyennant présentation, en annexe de l'accord, des programmes de l'enseignement secondaire. Comme conseiller du ministre, je préparai donc ces programmes; et, comme négociateur français, je fus amené à les approuver ! Je gardai intégralement les programmes scientifiques français, en prévoyant quelques adaptations en sciences naturelles. Pour que les élèves puissent suivre cet enseignement scientifique donné en français, l'horaire de français fut porté à dix heures hebdomadaires en 6e, avec réduction progressive par la suite. Par contre, la place de la littérature française fut réduite; je m'efforçai de remplacer l'histoire de cette littérature telle qu'elle était, alors, donnée en France, par le choix d'auteurs susceptibles d'intéresser les élèves. Racine fut sacrifié à Corneille et Molière mis à la première place. Un enseignement de «littérature indo-khmer» fut créé. Enfin les programmes d'histoire et géographie furent adaptés, c'est-à-dire qu'une place particulière fut faite à la géographie du Cambodge et de l'Asie, ce qui ne soulevait guère de problème, et à l'histoire du Cambodge et de l'Asie, ce qui était beaucoup plus délicat; l'histoire de France et de l'Europe se trouvait réduite d'autant. Mlle M. Giteau rédigea une Histoire du Cambodge, publiée à nos frais. Il est tout à fait faux d'affirmer que les adolescents cambodgiens, jusqu'en 1975, apprenaient «nos ancêtres les Gaulois»…

Pour donner plus de retentissement à cet accord culturel, il fallait évacuer, au plus vite, du lycée Sisowath, les élèves «fédéraux» (Français, Cambodgiens, Vietnamiens, Chinois). Il fallait donc ouvrir, au plus tôt, le nouveau lycée français dont je pris la direction, et y installer ceux des services de l'enseignement qui n'étaient pas transférés au gouvernement royal. Les travaux furent poussés pour achever le premier bâtiment du futur lycée; il fallait aussi du mobilier qui fut fabriqué, en deux mois, à Saïgon. La rentrée eut lieu en septembre 1950 sans que tout fût terminé : les cages des ascenseurs qui permettaient l'accès aux appartements de fonction étaient béantes, les travaux continuaient dans lesdits appartements où le carrelage n'était pas posé et où il fallut coucher sur des «lits-Picot», cependant que les meubles de la chambre à coucher du proviseur étaient entreposés dans son bureau; ils y restèrent jusqu'en décembre, lorsque fut annoncée la visite du général de Lattre; je m'empressai, alors, de les faire grimper dans l'appartement non terminé.

Il fallait baptiser ce bel établissement; le gouverneur de Raymond le fit appeler «Descartes» pour symboliser l'esprit cartésien que nous étions censés apporter en pays bouddhiste; les Cambodgiens firent savoir qu'ils auraient préféré le nom d'un Français «ayant fait quelque chose pour le Cambodge» (nostalgie du Protectorat !)… L'inauguration eut lieu en février 1951, sous la présidence d'Albert Sarraut dont l'éloquence fit grand effet; «digne de la Troisième République», déclara la princesse Ping Pô Yukanthor[1]

Le lycée Descartes et son annexe primaire, l'école Norodom, se développent normalement; en octobre 1959, les effectifs étaient de 574 élèves dans le secondaire et 1.068 dans le primaire. La principale difficulté fut d'y faire une place aux élèves cambodgiens – comme l'accord culturel y obligeait – et de définir les rapports avec les établissements nationaux. Pour faire place aux enfants cambodgiens et éviter que le lycée Descartes ne devînt un établissement «étranger», il fallut une lutte continue et âpre pendant dix ans contre la colonie française qui, utilisant comme secrétaires, employés, gens de maison, etc. des Vietnamiens, voulait à tout prix en «caser» les enfants. En 1959, à peu près la moitié des élèves étaient des nationaux; 283 dans le secondaire et 576 dans le primaire.

Je m'efforçais, d'autre part, d'établir les relations les plus étroites avec les établissements nationaux. Il m'était difficile d'empêcher que les places à l'entrée de l'école primaire française ne fussent largement accaparées par les enfants de la famille royale, des membres du gouvernement, des hauts fonctionnaires; par contre, lors des inscriptions pour le concours d'entrée en sixième, je favorisai la candidature d'enfants de milieux modestes, instituteurs de province par exemple; enfin, lorsque le lycée Descartes fut doté d'un internat (dans un deuxième bâtiment), je m'efforçai d'accueillir comme boursiers d'internat, en seconde, quelques bons élèves des établissements de province, notamment des collèges de Siemréap, de Svayrieng ou de Kampot. Par contre, la direction de ce lycée fut source de nombreuses satisfactions symbolisées par les distributions de prix, notamment de 1955 à 1959, sous la présidence de l'aimable roi Suramarit, avec présentation par les élèves, toutes nationalités confondues, d'une pièce de Molière, et avec, le soir, bal…

D'une autre importance et d'une autre lourdeur fut le travail du «Chef de la Mission Française d'Enseignement et de Coopération Culturelle». Il fallait assurer la coopération avec l'enseignement secondaire national et notamment «s'occuper» des enseignants français auxquels le gouvernement royal faisait appel pour assurer, faute de professeurs cambodgiens en nombre suffisant, le fonctionnement de l'enseignement secondaire. En 1959, ces enseignants étaient au nombre de 260, dont une forte proportion dans des lycées et collèges de province. Jusqu'en juin 1959, les directeurs des établissements secondaires de province étaient français. Il faut dire quels extraordinaires pionniers ils ont été souvent.

[1] La princesse Ping Pô («la tomate») et la princesse Ping Peang («l'araignée») Yukanthor étaient les filles du prince Yukanthor, lui-même fils de Norodom, écarté du trône par le Protectorat et célèbre par «l'affaire Yukanthor» (1899-1900).


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Envoi très émouvant : «A toi, mon Tony, le premier de ces livres. Celui-ci a été écrit pour toi; ta pensée y revient presque à toutes les pages. Ma vie est encore plus obsédée de Toi que ces pages. Huê, le 4 mars 1927. – Jacques Méry – B. Bourotte.


Malraux a favorisé grandement la publication de ce livre chez Gallimard.






Illustrations collées d’Alix Aymé, belle-soeur de Marcel Aymé. Ouvrage exceptionnel.





Jacques Méry a un homonyme, qui est aussi un pseudonyme, celui de Jacques Meyer, résistant dans le Sud-Ouest. M. Jean-Claude Lescure, professeur d’histoire contemporaine à l’université de Cergy, nous communique ce texte : 

« Claude Meyer précise que son frère [Jacques] parlait et écrivait avec beaucoup de facilité. ” Dès l’âge de 16 ans, raconte-t-il, il participait activement aux meetings politiques à Socoa, avec Monsieur et Madame Hiriarborde, instituteurs communistes de Saint-Jean de Luz “. Jacques Meyer, devenu journaliste-correspondant de l’armée Leclerc, participa au débarquement des troupes alliées en Provence. Après la Libération, il devint directeur de l’information à Saint-Quentin. Il gagna ensuite Paris, où il devint reporter à Paris-Presse, puis à Combat, avec Albert Camus. Comme journaliste sous le nom de Jacques Méry et comme témoin, il participa au voyage clandestin, dans des conditions précaires, de 620 Juifs immigrants, à bord d’un navire, le Ben Hecht, parti de France pour rallier clandestinement la Palestine. Il raconta cette odyssée, dans son livre Laissez passer mon peuple, préfacé par Albert Camus, publié en 1947 et dédié à son père. C’est lui qui, à Bordeaux puis à Biarritz, suivit l’affaire Da Silva Ramos, ce diplomate portugais qui sauva la vie de très nombreux Juifs en leur signant, jusqu’à sa révocation, des visas pour le Portugal. » 

Passage d’une déclaration de Claude Meyer faite à Michel Mottay, Etre juif à Saint-Jean-de-Luz  pendant les années noires, Claude Meyer se souvient, éditions Akoka, 2004, p. 57.