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Claude Pillet : « Etudes sur les Mémoires de Malraux ».

 

Bonnes feuilles

Les Berger de l'Altenburg

Après ses équipées en Turquie, en Perse, en Afghanistan et en Inde, Malraux s'était mis à échafauder un très vaste projet littéraire en trois tomes, comme nous venons de le voir : à chacun aurait correspondu un espace géographique s'étendant toujours plus profondément dans l'Asie ; à cette expansion spatiale aurait correspondu un rapport étroit à l'Europe, un constant retour aux données culturelles (ce que Möllberg appelle « structures mentales » à l'Altenburg) de la civilisation européenne et à la vision ou à la compréhension du monde qu'elle suppose.

Cette conjonction étroite de l'Orient et de l'Europe est assurée par Vincent Berger. Celui-ci connaît les deux mondes pour les avoir fréquentés et y avoir agi ; il est capable, grâce à cette connaissance directe, de tirer une leçon qui dépasse les données que l'approche intellectuelle tente d'en établir (les participants au colloque de l'Altenburg sont des historiens, des historiens de l'art ou des ethnologues). Son retour à Marseille après six années vécues au Proche-Orient et au Moyen-Orient conduit à la découverte d'une réalité plus profonde que ce que la connaissance intellectuelle peut en proposer : une connaissance éprouvée, une manière de communion avec la vie secrète des êtres et des choses, avec cette vie si universelle qu'on ne la perçoit guère.

Vincent Berger découvrira cette universalité de la vie au cœur de l'Europe : elle est la vérité des grands noyers qu'il contemple à Reichbach (le plus beau est entouré par un anneau de jeunes pousses) et qui rend dérisoires les théories des historiens de l'Altenburg, comme elle est celle qui dépasse les enjeux de la Grande Guerre quand il assiste à l'« assaut de la pitié » par lequel les soldats allemands sauvent leurs ennemis russes gazés[2].

L'unité secrète du monde des hommes, révélée à Vincent Berger à Marseille et à Bolgako, doit l'être davantage pour Malraux quand, à la Première Guerre mondiale, sera associée la Seconde, un peu comme l'Asie ottomane est associée malgré elle à l'Europe redécouverte à Marseille. Cette association sera rendue possible par le fils de Vincent Berger qui se battra en 1940. Le choix de l'Alsace donnera à la conjonction des deux guerres son aspect éclatant et sa signification la plus grandiose. Allemande jusqu'en 1918, l'Alsace est française en 1940. Vincent Berger lutte du côté allemand en 1915 ; son fils est du côté français au moment de la débâcle. Le patronyme « Berger » même participe de cette ambivalence[3].

La guerre de Vincent Berger l'a mené en juin 1915 à assister à la première attaque par les gaz asphyxiants sur le front russe, à Bolgako[4] ; la guerre de son fils le montre attendant une mort imminente dans le char qu'il pilote et qui vient de s'enliser dans une fosse creusée par les Allemands. Ce que découvre Vincent après l'attaque, c'est l'inaltérable refus, par l'humanité, de ce qui la nie, refus chevillé en elle plus fortement que les nationalismes et leur entreprise de destruction. Ce que rencontre son fils sorti vivant de la fosse, c'est la puissance de la vie, luttant contre la mort. Si la guerre de Vincent et celle de son fils se répondent, c'est bien parce que les découvertes du père concordent fondamentalement avec celles de son fils par-delà la nationalité des combattants ou les enjeux des conflits. De même que l'Orient et l'Europe se rencontrent dans l'humanité au retour de Vincent à Marseille, de même Français, Allemands et Russes se confondent dans les conflits qui les opposent, de même encore Première et Seconde Guerres deviennent de pures chimères quand l'essentiel est profondément humain.

Ce rappel des situations et ce renversement de leurs significations sont réalisés avec une rare efficacité dans Les Noyers de l'Altenburg. En effet le roman est structuré de telle sorte que l'expérience du père soit rendue possible par celle de son fils tout comme d'ailleurs celle-ci est rendue possible par celle-là. L'histoire de Berger fils occupe le prologue et l'épilogue du roman qui encadrent les trois parties constituant celle de Vincent, chapitres intitulés, en abyme, « Les Noyers de l'Altenburg » (1948) ; c'est Berger fils qui est censé écrire l'ensemble du texte, à Chartres, où il est fait prisonnier par les Allemands en 1940 : il rédige le récit qui le concerne comme il compose celui de son père grâce aux notes que celui-ci lui a transmises ; il peut donner à sa propre expérience le sens qu'elle doit avoir par le recours à l'expérience même de son père que celui-ci lui a laissée comme un héritage. Tout se passe exactement comme si la découverte du sens du monde et des hommes par Berger fils n'est possible que grâce à la médiation des découvertes de son père, précisément comme celles-ci n'ont pu être rédigées que par la médiation des événements vécus par son fils. Jamais un roman de Malraux n'avait atteint un tel degré de perfection esthétique : il associe étroitement sa visée de signification et son recours à un dispositif formel en intégrant celui-ci à sa force d'expression,au point que cette puissance en devient cette signification même. C'est dire aussi l'extrême importance que les figures de Vincent Berger et de son fils jouent dans cette entreprise littéraire : charge symbolique cardinale s'il en est, leur nom désigne avec force un pouvoir créateur.

Comme pour donner plus de pouvoir encore à ce nom, Malraux a multiplié les notations destinées à valoriser la figure de Vincent. Son portrait physique est avantageux : il doit avoir les traits d'Emmanuel d'Astier, disent les manuscrits[5], dont il a effectivement le profil anguleux, ce profil de « tranchet » (surnom qu'on lui a donné en Libye), de harponneur ou d'oiseau marin qui souligne son caractère conquérant et son goût des espaces ouverts. Son portrait moral confirme et accentue ce tempérament. S'il a pu approcher Enver Pacha, c'est grâce à ses hautes qualités d'intellectuel (il a été professeur à l'université de Constantinople où il a enseigné la philosophie de Nietzsche) et d'homme d'action (il a organisé et politiquement instrumentalisé le service de propagande allemand en Turquie, puis soulevé les tribus de Tripolitaine contre les Italiens). Devenu célèbre grâce à son action légendaire en Orient et à sa qualité d'éminence grise du chef militaire en 1911-1912, il a su parfaitement conjuguer ces deux aspects et n'a dédaigné ni le romanesque ni le secret. Son autorité intellectuelle à l'université et ses qualités d'homme d'action dans les services allemands ou en Turquie lui confèrent cette sorte de magnétisme que sa personnalité suscite, grâce à un charisme rare de « chamane ».

Le mot est suffisamment curieux dans les Noyers pour que l'on s'y arrête un peu. Le charisme dont il s'agit a précisément un équivalent dans les sociétés qu'on appelait « primitives », que connaissent bien certains invités de l'Altenburg et que Lucien Lévy-Bruhl et Marcel Mauss ont étudiées après Robert H. Codrington. Cette notion est nommée mana, selon un mot d'origine mélanésienne. Il est pour Mauss « la force par excellence » des choses, des êtres humains ou des entités spirituelles, c'est-à-dire ce qui fait la valeur particulièrement intense de ceux qui en sont chargés (quand le mana est appliqué à des êtres humains). Cette intensité humaine ou spirituelle les rend parfois si exceptionnels qu'en les instituant « tabous », elle fait d'eux des êtres quasi sacrés. Chez les peuples premiers, l'être le plus voué à cette « réalité mystique[6] » est précisément le chamane. Dans les peuples de Sibérie et d'Asie centrale, le chamane (repris par le russe, le mot est d'origine toungouse) est magicien, guérisseur, psychopompe, prêtre et poète – sans que chacune de ces qualités soit nécessairement en elle-même chamanique. Car c'est précisément le statut que le chamane a dans le groupe et la manière dont le groupe est persuadé qu'il « est mana » qui lui confèrent sa qualité d'homme exceptionnel et font comprendre que ce caractère exceptionnel est dû à sa relation intime et constante avec le monde des entités spirituelles (qui ne se distinguent d'ailleurs pas du monde naturel).

Si Vincent Berger tient du chamane comme Trotski, Dostoïevski, Mirabeau, Hölderlin, et Poe – la liste est proposée dans les Noyers par un Russe qui ajoute qu'« il y a du chaman[e] [en Russie] plus qu'à l'étranger » (Œ 2, p. 638-639), c'est que, comme eux, il est habité par une force, hanté par une sorte de foi (une « obsession » dira Malraux en 1967 du général de Gaulle habité par son « idée de la France »), possédé par une nécessité d'agir ou de vivre, nécessité qui ne le soumet pas à elle mais qui transcende son action et sa vie, lui permettant alors d'atteindre ce sens qu'une soumission au destin aurait interdit. C'est que, encore à l'instar de Dostoïevski, de Hölderlin et de Poe – et très exactement comme le chamane pratiquant le voyage extatique revient sur terre libéré un temps de sa condition d'homme –, Vincent Berger est capable de se déprendre de la face illusoire des choses, des êtres et des idéologies pour découvrir l'autre, celle de la vie et de son sens le plus pérenne et le plus essentiel.

Les qualités chamaniques sont contagieuses et peuvent parfaitement se transmettre, disent les ethnologues. Il semble bien être aussi un chamane, ce narrateur. « Obsédé depuis dix ans, dit-il, […] par l'homme » (Œ 2, p. 629),Berger fils est capable non seulement de comprendre les expériences transcendantes de son père, mais aussi de les vivre en les écrivant et en saisissant à son tour le secret du monde après la fosse à chars.

 

Une trentaine de Berger complètent la famille de Reichbach. Cinq sont nommés dans Les Noyers de l'Altenburg : Dietrich, le père de Vincent ; Walter, frère de Dietrich ; Mathias, frère de Vincent et associé de Dietrich dans la gestion de son « usine » ; Hermann Müller, cousin de Vincent qui l'informe des habitudes de l'Altenburg et des manies de Walter ; Franz, le fossoyeur. Les autres, non nommés, constituent la plus grande part de la vingtaine de cousins de Vincent qui vivent à Reichbach ou sont ces frères de Dietrich ou de Vincent vaguement évoqués au moment du repas funèbre ou au rappel des souvenirs d'enfance (la libération des animaux du cirque).

Dietrich Berger est maire de Reichbach et dirige avec une grande rigueur « l'exploitation forestière familiale ». Dur et opiniâtre, dit le texte, il n'est ni absurdement obtus ni témérairement rigide. Fâché avec l'Église et refusant symboliquement d'entrer dans l'église de Reichbach, il reste fidèle au Christ et assiste tous les dimanches à l'office divin à l'extérieur du bâtiment. Presque antisémite, il accorde l'hospitalité à la synagogue dont la municipalité ne veut plus. Brouillé depuis des lustres avec son frère Walter, il le choisit comme exécuteur testamentaire. Ayant avalé la strychnine pour se tuer, il change d'avis plusieurs fois à propos de son enterrement : un billet montre qu'il a alterné sans cesse refus et désir de bénéficier d'une cérémonie religieuse. Et ce suicide encore « qui ressemble à sa vie » appartient en effet à celle-ci puisqu'elle fut son obsession. Homme des contraires qui s'entendent et homme capable de trouver du sens dans cette entente, Dietrich est sûrement le troisième chamane des Noyers.

Walter n'est pas le quatrième. S'il est en proie à une obsession (rappelons que le mot peut avoir un sens mélioratif chez Malraux), elle est sa passion de l'Altenburg : organisation des colloques, direction des discussions, respect des horaires, répartition ridicule des chambres, satisfaction vaniteuse qu'il tire de tout cela. L'échec de l'éducation qu'il a imposée à un neveu est dû à sa volonté d'organiser la vie d'autrui comme si elle n'était pas une vie, précisément. Son obsession, qui est passion, c'est-à-dire soumission, l'empêche de connaître les exigences vives des autres, et sans doute celles du monde. Si Walter a des intuitions métaphysiques exceptionnelles – c'est lui qui, à propos de « Venise » que chante Nietzsche dans le Gothard, explique la valeur des images que l'humanité peut opposer à la prison qu'est la condition humaine (Œ 2, p. 662-663) –, il est aussi l'homme du « misérable petit tas de secrets » (n'affirme-t-il pas que « pour l'essentiel, l'homme est ce qu'il cache… » ?, Œ 2, p. 659). Comme ces personnages en proie à des velléités de création et qui ne créeront jamais (Clappique qui ne peint pas ; Méry qui n'écrira jamais le livre qu'il veut rédiger), Walter se confond avec la paralysie dont il souffre, qu'il tente de faire oublier ou parfois d'utiliser à son profit. Il est l'homme dont les pensées les plus saisissantes ne nourriront pas l'action puisque celle-ci est toujours chez lui mort-née. S'il a la passion du bois de noyer, ce n'est pas lui, mais Vincent, qui découvre la « plénitude séculaire » des deux grands noyers dans la campagne de Reichbach.

Malraux dédie La Lutte avec l'Ange à son fils Pierre-Gauthier (qui avait deux ans et demi en avril 1943). Quand son second fils naîtra, le 11 mars 1943 (au moment où l'impression du livre s'achève en Suisse), il lui donnera le prénom de Vincent. Quand il entrera en Résistance, un an plus tard, il choisira Berger comme pseudonyme de guerre : commandant la brigade Alsace-Lorraine, le colonel Berger participera à la libération de l'Alsace et de Strasbourg durant l'hiver 1944-1945[7]. Enfin, comme Berger fils révèle son père en écrivant les Noyers, Malraux annoncera dans les Antimémoires que Dietrich Berger doit beaucoup à Alphonse Malraux, son grand-père.

Quand Malraux intègre de nombreux passages des Noyers au Miroir des limbes, ce procédé de reprise paraît fort surprenant. Son premier effet, très troublant, n'est pas qu'il reprenne en ouverture des Antimémoires le retour de Vincent Berger en Alsace mais réside dans le fait consistant à ne pas mentionner le nom de Vincent. Alors qu'il reprend un chapitre fictionnel des Noyers, Malraux dit « mon père », comme dans ce livre, mais beaucoup plus systématiquement de sorte que le nom « Berger » n'apparaît qu'à la page 23 (Œ 3), soit le plus tard possible[8]. Tout se passe dans ces premières pages comme s'il s'agissait de l'histoire des père, grand-père et grand-oncle du narrateur des Antimémoires, comme si ce chapitre des Noyers prenait la place de l'histoire généalogique qui ouvre traditionnellement des Mémoires, voire une autobiographie. Le procédé de Malraux est exceptionnel et permet de justifier le titre qu'il donne à son livre en recourant à une généalogie qui a la puissance de la fiction. Il permet aussi de se doter d'un père chamane et par voie d'héritage de laisser croire au lecteur que lui-même possède aussi ce don.

La chose sera sans doute prouvée par l'insertion du deuxième grand chapitre que Malraux intègre aux Antimémoires : l'épisode de la fosse à chars dans lequel l'écrivain dit « je » comme dans les Noyers. La plume du fils de Vincent est maintenant celle de Malraux qui devient le héros d'un événement extraordinaire : celui qui vous fait en quelque sorte vivre la mort et découvrir ensuite la vie dans une perspective complètement renouvelée, alors que le fait est parfaitement fictif – même si d'aucuns prétendent qu'il appartient à la biographie de Fernand Malraux.

Le troisième extrait majeur tiré des Noyers aura sa place dans Lazare, tout à la fin du Miroir des limbes. On y retrouve Vincent agissant dans un morceau de fiction donné maintenant comme relevant de la pure réalité : l'épisode est historique, dit Malraux avec raison.

On perçoit la richesse des ressources que Malraux tire de l'insertion des deux Berger dans son Miroir : Vincent est son père, vivant une légende familiale antérieure aux faits racontés dans les Mémoires de son fils. Berger fils est aussi magnifié par le retour à la vie après la fosse qu'il l'est par la fiction dans laquelle il baigne. Vincent, tiré d'une fiction, peut, dans une scène éblouissante donnée comme historique, proposer des images de fraternité se trouvant parmi les plus fortes de l'œuvre de Malraux. Il prépare et rehausse le tourbillon d'images que Malraux dit mal maîtriser (Lazare), comme si l'expérience historique de son personnage fictif pouvait contribuer à l'aider à se ressaisir. Cas exemplaire où l'on voit une fiction conditionner un texte factuel en lui prêtant le sens qu'il ne pourrait pas avoir si la référence à la réalité était univoque comme dans les ouvrages qui ne relèvent pas de la littérature.

Annexe

 Esquisse d'une généalogie des Berger de Reichbach

Première génération : Dietrich Berger et ses frères, parmi lesquels figure Walter Berger.

  • Dietrich. Maire de Reichbach. Chef de l'entreprise d'exploitation forestière familiale. Se suicide le 7 juin 1914.
  • Walter. Historien et professeur. Organisateur des colloques de l'Altenburg. 75 ans en 1915. Exécuteur testamentaire de Dietrich avec qui il est brouillé depuis quinze ans.

Deuxième génération : les fils de Dietrich, parmi lesquels se trouvent Vincent Berger et Matthias Berger.

  • Vincent. Héros des trois chapitres centraux des Noyers de l'Altenburg. Professeur de philosophie à Constantinople dès 1908 (à Clermont-Ferrand après la Première Guerre mondiale). A organisé et contrôlé le service de propagande de l'ambassade d'Allemagne à Constantinople. Serait l'éminence grise d'Enver Pacha au moment de la lutte contre les Italiens en Tripolitaine. Agent pour le compte de la Turquie dans les territoires turcophones de l'Asie centrale (le Touran). Rentre en Europe à Marseille en 1914. Lieutenant allemand envoyé en mission sur le front russe où il assiste à la « première » attaque par les gaz asphyxiants en Pologne (12 juin 1915). A laissé des notes concernant son action en Asie et en Europe qui serviront à son fils pour rédiger le récit de cette action.
  • Matthias. Frère de Vincent. Assiste Dietrich dans l'entreprise familiale. Reçoit la famille Berger pour le repas funèbre.

Troisième génération : le fils de Vincent et sa vingtaine de cousins, parmi lesquels on trouve Hermann Müller et Franz.

  • Le fils de Berger (son prénom n'est pas indiqué[9]). Se bat en mai 1940 dans une unité de chars de l'armée française. Pilote un char qui s'enlise dans une fosse ; l'obus meurtrier ne vient pas car il s'agit d'un talus naturel et non d'une trappe antichar ; redécouvre le monde à l'aube. Est fait prisonnier dans le camp de Chartres avec de nombreux soldats français. Est censé écrire (narrateur) Les Noyers de l'Altenburg dans ce camp.
  • Hermann Müller. Cousin du narrateur. Accompagne Vincent au colloque et l'informe des principes que Walter impose à ses invités et de sa gestion maniaque du colloque.
  • Franz. Cousin de Vincent. Fossoyeur qui prépare la tombe de Dietrich à qui il ressemble fortement.
  • Une vingtaine d'autres cousins à Reichbach.

 

[1]     Texte destiné initialement au Dictionnaire André Malraux de Jean-Claude Larrat.

[2]     Voir infra, p. 185 sqq.

[3]     Voir infra, p. 35.

[4]      La première attaque par les gaz eut lieu le 31 janvier 1915 au sud-est du village de Bolimów (Bolgako dans le roman), lui-même situé à 55 km au sud-ouest de Varsovie, sur la Sucha, affluent de la Vistule. La quantité de gaz déversés était grande, mais ni le froid et ni le vent ne permirent aux Allemands d'atteindre leurs objectifs. L'assaut du 12 juin 1915, mené au nord du village, fut plus efficace et tout aussi atroce. Comme l'attaque chimique d'Ypres eut lieu le 22 avril 1915, il semble que Malraux unisse les deux batailles de Bolimów pour parler de « la première attaque allemande par les gaz » (Œ 3, p. 787). – Il se peut plus simplement qu'il s'en remette à Max Wild qui ignore l'opération du 31 janvier.

[5]     « Le physique de Vincent Berger est celui d'Emmanuel d'Astier. Le Russe est Babel. » (Archives de La Lutte avec l'Ange, bibliothèque littéraire Jacques Doucet, fo 2201.)

[6]      Lucien Lévy-Bruhl, L'Âme primitive, Paris, PUF, coll. « Quadrige », 1996 [1927], p. 3.

[7]     Sa participation du Congrès du MLN l'éloignera un temps du front (janvier 1945).

[8]     Voir infra, p. 65.

[9]     Marius-François Guyard signale que le fils Berger se prénomme Hans dans un avant-texte (Œ 2, p. 1630).