Image of Pierre Galante : «André Malraux et la Brigade Alsace-Lorraine», «Les années 40 – La vie des Français de l'occupation à la libération», n° 80, 7 mai 1980, p. 2237-2240.

Le colonel Jacquot qui deviendra général.

Pierre Galante : «André Malraux et la Brigade Alsace-Lorraine», «Les années 40 – La vie des Français de l'occupation à la libération», n° 80, 7 mai 1980, p. 2237-2240.

Malraux a toujours été familier de l'heure où s'écrit l'Histoire, l'heure entre chien et loup, où se décident les batailles, où meurent les grands hommes. Comme un croisé des temps modernes, il a porté toutes les tenues, tous les uniformes de l'homme d'action.

Mais, en 1940, on cherchait des trèfles à quatre feuilles, dit-il. La «drôle de guerre» comme on l'appelait, s'était installée en France.

Tant et si bien qu'au mois de mai les troupes de Hitler déferlaient sur notre sol. Prenant la ligne Maginot à revers, elles occupaient Paris le 14 juin. Le 16, le président Albert Lebrun demandait au maréchal Pétain de former un gouvernement. Le 18, les combats prenaient fin. Le même jour, vers six heures du soir, une voix inconnue, celle du général de Gaulle, lançait de Londres un appel à la résistance.

Hitler dictait ses conditions dans la forêt de Compiègne, dans le wagon même où le maréchal Foch avait, en 1918, reçu la délégation allemande.

Malraux, fait prisonnier, s'évade quelques mois plus tard et réussit à gagner la zone non occupée. Arrivant sur la côte d'Azur, il s'installe dans une villa que lui prête son ami le peintre Simon Bussy.

Au début de 1941, la résistance n'est pas encore organisée en maquis. On complote, on ne se bat pas, dit Malraux. Son tempérament aventureux l'entraîne vers la région de Toulouse où, avec Emmanuel d'Astier et Edouard Corniglion-Molinier, ils font sauter un train de munitions allemand.

Mais, le 11 novembre 1942, la Wehrmacht envahit la France entière. L'occupation allemande devient lourde et brutale. La Gestapo s'établit partout. En février 1943, on réquisitionne les ouvriers pour le travail obligatoire en Allemagne. Afin d'y échapper, des jeunes gens, de plus en plus nombreux, prennent le maquis. Des réseaux résistants s'organisent, encouragés par les Alliés. De Londres, par radio, la France Libre donne des consignes.

La répression, tant par les mercenaires de Vichy que par les nazis, se fait sanglante. On torture, on exécute des otages, on déporte vers les camps de la mort.

La guerre appelle une nouvelle fois Malraux à l'action. Il quitte la vie de comploteur pour celle de soldat clandestin et, en 1943, devient un combattant du maquis.

Avec un chef de l'armée secrète (l'A.S.), le lieutenant-colonel Jacquot, Malraux va organiser les maquis de Corrèze, de Dordogne et du Lot.

La résistance s'amplifie. De plus en plus elle menace les lignes de communication allemandes. Malraux prend alors le commandement des maquisards de Dordogne, dont la majorité agissante se compose d'Alsaciens et de Lorrains réfugiés ou chassés de leur pays par les Allemands.


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Le colonel Berger