art. 196, mars 2018 • Dom Angelico Surchamp : «André Malraux, Albert Gleizes et “Zodiaque”» (pam, hs2, 2007 et 2018)

Dom Angelico Surchamp                                                                   

 

André Malraux, Albert Gleizes et Zodiaque

 

Extrait :

Ces modestes cahiers [les premiers numéros de Zodiaque] n’avaient, pour ainsi dire, quasiment pas de diffusion. Ils étaient prévus pour l’exposition de Vézelay, durant l’été 1951. Simplement nous les avions proposés à la librairie La Hune, près de Saint-Germain-des-Prés, qui avait accepté de les vendre.

Or André Malraux, à l’affût de tout ce qui voyait le jour, avait, sinon acquis, du moins lu ce deuxième numéro de Zodiaque. Il avait été frappé par un texte du Père jésuite anglais Martindale parlant de sainte Bernadette et cité, en conclusion, par Dom Eloi Devaux : « Comme on lui montrait un album d’images de la Vierge, elle rejeta avec horreur celles de la Renaissance, toléra celles de Fra Angelico mais s’attarda avec une certaine satisfaction sur des fresques ou des mosaïques tout à fait primitives, raides, dépersonnalisées ».

Il écrivit alors à Dom Eloi Devaux dans le but d’obtenir davantage de renseignements sur ce point, mais comme, pour raison de santé, ce dernier quitta la vie monastique par la suite et rejoignit le clergé séculier, cette lettre ne figure pas dans le dossier de Zodiaque renfermant la correspondance d’André Malraux. De plus Dom Eloi Devaux étant mort depuis quelques années déjà, ses papiers personnels ont sans doute été dispersés.

Si nous n’avons plus cette lettre, du moins est-il certain que Malraux avait eu en main ce cahier de Zodiaque : les savants commentateurs des Ecrits sur l’art de Malraux, publiés dans la Bibliothèque de la Pléiade, ont en effet noté que, dans la Métamorphose des dieux, reprise plus tard sous le titre Le Surnaturel, se trouve citée une phrase de saint Basile qui figurait en 4e page de couverture de ce numéro de Zodiaque. Or le livre de Malraux date, pour sa première édition, de 1957 (Ecrits sur l’art, t. 2, p. 1232, note 1 et p. 1380 et 1381).

Il est vrai qu’en post-scriptum d’une lettre du 1er octobre 1956 – post-scriptum rajouté à la main – Malraux m’écrivait : « Autre sollicitation ! – Pourriez-vous m’envoyer le n° de Zodiaque où se trouve l’article de Dom Devaux (le 2, je crois) ? Il est épuisé, et je vs le retournerais après qqs jours. On me dit que mes thèses (de la Métamorphose) sont assez proches des siennes, sauf pour l’art gothique… ». Mais l’achevé d’imprimer de l’ouvrage de Malraux : 15 octobre 1957 ne permet guère de penser que ce celui-ci ait eu le temps d’ajouter cette citation de saint Basile. D’autant que, vu l’imbrication des reproductions dans le texte lui-même – ce qui est une des richesses de cet ouvrage – les ajouts devaient se plier aux normes de la maquette du livre. Cela est patent dans les deux pages et demie du manuscrit que m’offrit Malraux, dans lesquelles il dût user de collages pour respecter les impératifs de la mise en pages. (Sauf erreur de ma part, l’introduction fut ainsi totalement remaniée en dernière minute, alors que commençait déjà l’impression du livre…).

 

Pour lire le texte en entier : télécharger le texte.

© malraux.org

 

Dom Angélico publia un carnet de Zodiaque consacré à Malraux (1967).

Voici sa couverture, sa première et ses dernières pages.

 

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