Rien n'est plus opposé à l'image que l'on se fait généralement de Malraux que l'idée de farfelu. Rien n'est donc plus utile, si l'on veut dégager Malraux de cette image convenue, que d'établir la présence et le rôle de ce farfelu dans son œuvre. Il faut être reconnaissant à André Vandegans et à Michel Autrand d'avoir orienté dans ce sens le travail qu'ils ont fait sur lui, le premier en attirant l'attention, dès 1964, sur les premiers écrits de Malraux, le second en plaidant en pour une reconnaissance de la valeur littéraire de ces écrits d'avant 1928, et en montrant que cette inspiration initiale restait repérable dans la suite de l'œuvre, cela parce qu'elle n'était au départ ni accidentelle ni circonstancielle, mais au contraire essentielle à son imaginaire. Il reste à se demander si elle est tout à fait la même dans ces écrits de jeunesse et quand elle se manifeste au sein d'œuvres d'une inspiration qui semblait l'exclure, dans Le Miroir des limbes en particulier. On peut attendre de la comparaison qu'elle nous aide à préciser son sens le plus profond.
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Pour citer cet article :
GODARD, Henri : «Le farfelu contre l'illusion d'un ordre», texte mis en ligne le 24 février 2009.
URL : <https://www.malraux.org/index.php/articles/698-20097godard.html>. Pages électroniques consultées le [date précise du téléchargement].