La publication de ces deux carnets marque une date importante dans la recherche malrucienne et cela pour trois raisons principales :
- C'est la première fois que l'on publie un texte de Malraux que celui-ci n'avait pas l'intention de publier, donc un brouillon au sens large du terme. On avait déjà publié ou republié en Pléiade des œuvres inachevées (Le Démon de l'absolu ou Le Règne du Malin) ou publiées une première fois puis exclues des œuvres complètes par Malraux lui-même (tels Les Noyers de l'Altenburg), voire même des fragments préparatoires, mais pas encore des textes tels que ces deux carnets. Un exemple s'en approche, c'est le scénario de La Condition humaine rédigé pour Eisenstein et publié par Jean-Michel Gliksohn dans la notice de ce roman en Pléiade. Il s'agissait bien d'un texte qui n'était pas destiné à la publication. Mais ce scénario, inachevé, d'un film lui-même non réalisé, était un projet d'adaptation lu, aujourd'hui, surtout par curiosité (à tort me semble-t-il) pour les suites que Malraux avait imaginées à son roman de 1933. Les deux textes dont il est ici question jouissent au contraire d'une certaine autonomie ; de plus, la question de l'achèvement (ou de l'inachèvement), du fait même du genre auquel ils appartiennent, ne s'y pose pas dans les mêmes termes.
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(Séminaire André Malraux, 8 décembre 2008)
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