art. 70, décembre 2009 • Moncef Khémiri : «Le fait poétique et le fait pictural d’après André Malraux» (INEDIT)

Le parallèle qu'esquisse souvent Malraux entre la peinture et la littérature se justifie par une unité de vocation, car «comme le peintre, l’écrivain n’est pas le transcripteur du monde, il en est le rival». Cette rivalité avec le monde se manifeste à travers la volonté du peintre et de l’écrivain de créer une œuvre qui, libérée des entraves du réel, édifie un monde capable de se suffire à lui-même. Le désir de l'œuvre surgit chez l’un comme chez l’autre, non devant la contemplation de la nature, mais suite au bouleversement que produit sur eux la découverte d’un chef-d’œuvre : «Comme le génie du berger Giotto naquit plutôt en contemplant la fresque, le génie d’un romancier naît devant un pouvoir de création, celui par lequel le dessein de raconter l’histoire de la femme de Delamare se transforme en Madame Bovary».

La volonté de créer une œuvre autonome et souveraine dont les artistes et les écrivains ont toujours eu conscience, s’est d’abord manifestée dans la peinture maniériste et la poésie de la Pléiade, avant de s’épanouir pleinement dans la deuxième moitié du XIXe siècle quand le peintre a renoncé à représenter, et l’écrivain – surtout le poète – à raconter.

 
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