«Pour ranimer le tourisme urbain, M. Malraux lance l'opération “Villes d'art de la France”. Mise à l'essai à Aix-en-Provence, Dijon et Toulouse, cette initiative consiste en visites-conférences conduites par des guides hautement qualifiés.», La Nouvelle République, 1er juillet 1965, p. 1 et D.
Paris, 30 [juin 1965]. — Au cours d'une conférence de presse M. Roland Cadet, président de la Caisse nationale des Monuments Historiques, au nom de M. André Malraux, a présenté le nouveau programme d'action de cette caisse qui fête cette année, son cinquantième anniversaire.
Jusqu'alors, l'action s'était cantonnée dans trois directions.
– Une opération commerciale qui comprenait la vente de brochures et de cartes postales dans les musées.
– Un effort de présentation des monuments avec l'organisation de visites tant à Paris qu'en province.
– Une organisation d'expositions comme celles de la Ste-Chapelle, de Notre-Dame, du trésor des églises, et aussi comme celle qui est en préparation : le millénaire du Mont-St-Michel.
C'est dans un souci de nouveautés que M. Malraux a fait entreprendre des modifications. Il faut offrir autre chose au public. Après 4 mois d'études, les recherches ont abouti à ces conclusions :
1) Il faut améliorer les visites, les simplifier, les rendre agréables, attrayantes. L'emploi du magnétophone en location va être généralisé dans nos musées. Ce qui permettra au public de ne plus suivre le guide et d'être assuré d'une visite très bien commentée.
2) Redonner le goût de la visite historique aux touristes. Pour cela il faut la comprendre en homme du XXe siècle, gêné dans ses déplacements par l'intensité de la circulation.
La première réalisation s'intitule «villes d'art de la France». Ce n'est qu'un essai. Et trois villes touristiques, situées sur la route des vacances, serviront de cobayes. Ce sont Dijon, Aix-en-Provence et Toulouse. Pendant les trois mois de l'été ces villes au riche patrimoine touristique vont organiser trois visites quotidiennes au travers de la cité.
Ces visites dureront en moyenne 1 heure et demi, et seront commentées par des guides, ayant subi un examen à cet effet. Ceux-ci seront à même de présenter agréablement; ils auront pour mission d'intéresser le touriste.
Si ces trois visites fonctionneront à Aix et Dijon, il n'en sera malheureusement pas de même à Toulouse. Le choix des guides est si sévère qu'il ne s'en est trouvé qu'un petit nombre remplissant toutes les qualités requises.
Si l'expérience se voit couronnée de succès, dès la saison prochaine, d'autres villes d'art de France seront proposées aux touristes. Notons que ces visites qui s'effectueront en groupes et à heures fixes seront généralement supervisées par un professeur de l'histoire de l'art de la Faculté des Lettres de Dijon, d'Aix ou de Toulouse.
