Gérard Malgat, Professeur à l'Université Paris X – Nanterre, revient sur les relations entre deux écrivains engagés dont l'amitié s'est nouée au cours de l'aventure espagnole et développée dans son souvenir : André Malraux et Max Aub.
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« Longtemps, dire Merci à Max Aub, fut dire Merci à l'Espagne. Puisqu'il est aujourd'hui séparé de son pays, que les remerciements de la France, qui ne l'a pas oublié, ne s'adressent plus qu'à lui. » Ainsi écrivait André Malraux en 1966 à propos d'un homme, Max Aub, qu'il avait rencontré trente ans auparavant, et avec qui il n'avait cessé depuis lors d'entretenir une amitié sans faille. Deux vies engagées dans le siècle, deux destins portant l'empreinte de ses séismes guerriers et politiques, deux œuvres littéraires qui connurent une destinée radicalement différente. Car si Malraux connut la gloire dès ses premiers ouvrages, Max Aub ne put jamais rencontrer ses lecteurs : ses exils successifs reléguèrent l'homme et son œuvre dans un anonymat que l'Histoire imposa jusqu'au dernier souffle de vie. Depuis trois ou quatre ans, Max Aub réapparaît dans l'actualité littéraire espagnole : les éditions se multiplient, notamment grâce aux efforts de la Fondation qui porte son nom. Puissent ces quelques lignes contribuer à sa connaissance en France, et apporter un éclairage sur l'engagement d'André Malraux en Espagne, engagement inscrit, pensons-nous, au plus profond de son exceptionnelle trajectoire.
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© Présence d’André Malraux sur la Toile / www.malraux.org
Texte mis en ligne le 22 avril 2012.