E/1974.04.26 — André Malraux : «Transformer l'éducation nationale grâce à la télévision et aux ordinateurs», extrait d'un entretien accordé à RTL.

E/1974.04.26 — «M. André Malraux : transformer l'éducation nationale grâce à la télévision et aux ordinateurs», extrait d'un entretien accordé à RTL le 24 avril 1974, à l'occasion de la campagne pour l'élection du président de la République[1], Le Monde [Paris], n°  9107, 26 avril 1974, p. 2.


 

André Malraux

 

Transformer l'éducation nationale grâce à la télévision et aux ordinateurs

 

«Je tiens le problème de la jeunesse pour le plus important de notre temps […].

Il y a un certain nombre de solutions; il y a, en réalité, un système de solutions car elles se conjuguent.

Il s'agit de commencer, dès le début de l'école et d'aller jusqu'à l'enseignement supérieur par un mélange d'utilisation de la télévision et des ordinateurs. Il s'agit, n'est-ce pas, qu'il n'y ait plus une classe qui soit autre chose qu'une classe dans laquelle il y a un récepteur. Cela ne veut pas dire qu'on va tuer tous les livres, la fameuse théorie de la fin de la civilisation de l'imprimerie ne me semble pas là. Cela veut dire que les livres deviendront des instruments de travail subordonnés et que l'élément décisif est l'élément audio-visuel.

Je le répète, je ne veux pas développer.

Or, Jacques Chaban-Delmas a pris position pour faire transformer l'éducation nationale s'il venait au pouvoir. J'y attache, moi, la plus haute importance parce que j'estime que lorsqu'une situation est celle-là et que les solutions sont techniques, inévitablement si ce n'est pas nous qui le faisons, quelqu'un d'autre le fera dans les cinq ans et après tout le monde le fera et nous le ferons à la queue de quelque chose au lieu d'avoir retrouvé, ce qui n'est pas rien non plus, le rôle précurseur de la France.

 

[1]      Malraux intervient ici en faveur de M. Jacques Chaban-Delmas. — «Et puis, il y a eu l'émission de télévision catastrophique — ce média ne m'aimait guère, décidément — avec André Malraux, où l'on a vu et entendu cet écrivain de génie, ce combattant, ce compagnon des grandes heures du gaullisme et de De Gaulle, cet ami fidèle, tenir sur l'éducation télévisée des propos étrangement décalés. Mais ce n'était qu'une péripétie.», écrira Jacques Chaban-Delmas (1997).

 

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