Image of François Mauriac : «De Gaulle et Malraux», «Le Figaro littéraire», n° 637, 5 juillet 1958, p. 1.

François Mauriac : «De Gaulle et Malraux», «Le Figaro littéraire», n° 637, 5 juillet 1958, p. 1.

Extrait

L'Histoire n'ajoute rien non plus au personnage Malraux. Son accession aux affaires ne le grandit ni ne le diminue. Elle renouvelle l'intérêt à son sujet par les questions que le spectateur se pose; mais le drame, ici, n'est plus celui de la France confondu, comme chez de Gaulle, avec le destin d'un homme; c'est du seul destin de Malraux qu'il s'agit. L'Histoire n'a rien à voir avec l'aventure de ce génie fiévreux dont nous suivons la courbe depuis son adolescence, de livre en livre, mais aussi de risque en risque : il est parmi nous presque le seul qui non content d'écrire aura agi pour servir une cause, certes : mais surtout pour ajouter un trait à son personnage (car sa biographie est au fond sa grande affaire) et toujours dans une direction inattendue, comme si ce qui le décidait n'était point un raisonnement logique, mais des rencontres.


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