La réécriture théâtrale est l'un des procédés les plus féconds dans la production dramatique en général, et dans la littérature du XXe siècle en particulier. Gide, Giraudoux, Anouilh et Sartre s'y sont adonnés avec un égal bonheur, et ont exprimé des idées nouvelles à travers la transformation de formes anciennes. On constate à ce propos que plus la distance temporelle et culturelle est grande entre le texte de départ et le texte réécrit, plus les distorsions, les anachronismes et les écarts sont sensibles, et plus de nouvelles significations se trouvent générées par les multiples procédés de la réécriture théâtrale. Mais est-ce à dire qu'une trop grande proximité historique et culturelle entre les deux textes, une trop grande parenté entre les systèmes de valeurs qui les sous-tendent entraînerait nécessairement un appauvrissement des ressources de signifiance de la réécriture théâtrale ? C'est à cette question que je voudrais tenter de répondre en me penchant sur l'adaptation théâtrale d'un roman d'André Malraux, Le Temps du Mépris, par Albert Camus.
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Première publication de l’article :
Moncef KHEMIRI : «A propos de l’adaptation théâtrale du Temps du mépris d’André Malraux par Albert Camus», in Les Formes de la réécriture au théâtre, sous la direction de Marie-Claude Hubert, Publications de l’Université de Provence, 2006, p. 201 -211.