Image of «Le Figaro Littéraire», 14 juillet 1973, n° 1417, p. 1. André Brincourt : «Chez Maeght – Malraux : au-delà de tous les musées rêvés».

«Le Figaro Littéraire», 14 juillet 1973, n° 1417, p. 1. André Brincourt : «Chez Maeght – Malraux : au-delà de tous les musées rêvés».

Le Figaro Littéraire, 14 juillet 1973, n° 1417, p. 1.

André Brincourt : «Chez Maeght – Malraux : au-delà de tous les musées rêvés».

 

Tout au long de la vie la plus riche, la plus engagée en action, la plus «rayonnante» en pensée, l'Art chez André Malraux, se trouve toujours au rendez-vous de l'Histoire. Quand il n'est pas l'appel, il est le but.

Je ne suis pas sûr que les biographies récentes (fussent les meilleures) accordent à ce phénomène sa place et sa signification véritables. Mais – de ce seul point de vue – l'hommage que la Fondation Maeght rend à l'auteur des Voix du silence est exemplaire : c'était aller à l'essentiel de l'œuvre, c'était retrouver les vraies traces de l'homme que d'imaginer ce cheminement parallèle à travers l'espace et le temps pour nous permettre de reconnaître les «signes» majeurs.

Notre chance est donc double.

D'une part, l'initiative de la Fondation Maeght, plus qu'un acte de gratitude envers le ministre à qui elle doit d'exister, est un acte de compréhension envers la pensée fondamentale d'André Malraux. Le seul risque, pour ceux qui ont gagné l'Olympe, n'est-il pas d'être plus souvent honorés que compris ?

D'autre part, voici un rassemblement unique d'œuvres uniques.

Dans ce merveilleux cadre «ouvert» sur la nature, l'exposition Malraux a trouvé son anti-musée.

Ce que nous offre la Fondation Maeght est en effet le contraire du musée clos, gardien jaloux des œuvres, et le contraire du musée imaginaire dans la mesure même où, passant de l'imaginaire au réel comme l'ultime récompense au-delà de tous les musées rêvés, nous suivons ici à la trace les conquêtes de l'esprit sur les démons et les dieux.


Téléchargement.