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Malraux et le Bangladesh. «Le Journal du Centre», 20 septembre 1971, n° 8413, p. 1 et 12.

Malraux et le Bangladesh

 

Le Journal du Centre, 20 septembre 1971, n° 8413, p. 1 et 12.

«André Malraux est prêt à se rendre à l'ONU s'il ne peut prendre un commandement militaire au Bengale».

 

Paris — Le texte de la lettre adressée à la personne qui a servi de lien entre M. André Malraux et le Bengale a été rendu public, au cours de l'émission d'informations de la deuxième chaîne couleur «24 Heures sur la 2».

Voici le texte de ce document qui a été communiqué en exclusivité par M. André Malraux à Mme Jacqueline Baudrier, directrice de «24 Heures sur la 2».

J'ai répondu directement à notre ami Narayan et je crois que nous avons échangé, vous et moi, ce qui peut être dit de sérieux sur cette question.

Je ne suis pas d'accord avec ce projet de conférence. Il ne servira qu'à donner bonne conscience à des intellectuels qui écriront des articles pendant que le Pakistan mettra ses chars en place. Le Bengale n'est pas nécessairement un pays de résistance non violente. Il peut être, il doit être un pays de résistance.

Les conférences étaient importantes il y a trente ans. Elles ne le sont plus.

Ne parleront sérieusement au nom du Bengale que les intellectuels qui combattront pour lui. J'ai, vous le savez, une expérience militaire qui n'appartient guère aux écrivains.

Je suis prêt à prendre un commandement militaire au Bengale sous la direction bengali évidemment, ou, à la rigueur à parler pour le Bengale à l'O.N.U., ce ne serait possible qu'en liaison avec l'Inde puisque j'ai quitté le gouvernement français avec le général de Gaulle.

Ce n'est pas facile. Ce n'est pas insurmontable.

Toute autre action me semble vaine.

Signé : André Malraux.

 

D'autre part, interviewé au micro de France-Inter, M. André Malraux a déclaré qu'il avait reçu de nombreuses lettres de jeunes qui se déclaraient prêts à se battre avec lui pour le Bengale.

L'écrivain a ajouté : Je reçois des piles de lettres de jeunes qui disent : «si vous faites une Légion étrangère, nous sommes prêts à combattre pour le Bengale». C'est quand même un phénomène qui a une importance, a-t-il conclu.


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