- Mars 1971 : publication des Chênes qu’on abat… dans la collection «Blanche» de Gallimard.
- Avril 1971 : publication de «Non», extrait inédit de la conclusion des Chênes qu’on abat… donné en guise de préface au premier fascicule publiant les Mémoires de guerre de Charles de Gaulle. En ce temps-là, n° 97, avril 1971, (série «De Gaulle», n° 1), p. 3.
- 1973 : publication de l’«Introduction» à Louis-Henri Boussel, Charles de Gaulle. 12 novembre 1970, Paris, Club Iris, 1973, p. V-VIII. – Ce texte reprend des passages du «Non» de 1971.
- 1975 : «Discours prononcé par M. André Malraux le 13 novembre 1975, à la salle des Horticulteurs (Paris)», Espoir, n° 13, décembre 1975, p. 28-34. – Discours prononcé pour la commémoration du cinquième anniversaire de la mort du général de Gaulle. Comme les deux précédent, ce texte entrera dans la composition du finale de la nouvelle version des Chênes qu’on abat… donnée pour La Corde et les Souris.
- Février 1976 : publication de La Corde et les Souris (coll. «Folio»), intégrant quatre ouvrages précédemment publiés :
- Hôtes de passage (1975)
- Les Chênes qu’on abat… (1971) – nouvelle version augmentée
- La Tête d’obsidienne (1974) – nouvelle version élaguée
- Lazare (1974)
- Septembre 1976 : publication du Miroir des limbes (coll. «Bibliothèque de la Pléiade») intégrant les Antimémoires et La Corde et les Souris.
La préface de Malraux
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Sauf au premier rang, l’ombre des cent drapeaux ensevelit ceux qui les portent. Tous ces vieux étendards mouillés, verticaux dans la nuit, dans le silence où cliquettent les décorations lentement secouées par la lenteur des pas, avancent comme les arbres des forêts de Shakespeare. L’Arc de Triomphe seul est éclairé ; le fleuve coule dans les ténèbres encore étoilées de quelques boutiques. La nuit est trois fois présente : par l’heure, par l’éclairage de l’Arc, et par les nuages pressés dont la pluie surplombe le courant des hommes, qu’enserrent les haies massives de spectateurs sur les trottoirs. Ce n’est pas une manifestation : d’un bout à l’autre de l’avenue, on ne parle qu’à mi-voix. Ce ne sont pas tout à fait des funérailles : il n’y a pas d’inhumation. C’est une marche funèbre vers l’Arc devenu tombeau, vers la vaste oriflamme qui palpite devant le triangle rigide des phares de D.C.A. dont le bleu, le blanc et le rouge plombés par la nuit, font apparaître jusqu’aux nuages les gouttes de pluie, comme les rayons du soleil de la Libération faisaient apparaître avec indifférence leurs atomes éternels.
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