André Malraux abdique, «Aux écoutes du monde», 13 octobre 1966.

Malraux n'est plus…

Jean-Louis Barrault n'en est pas revenu. Quand il monta Les Paravents, sachant les remous, la nausée chez certains, que cette pièce pouvait soulever, il avait tout de même pris l'avis du ministre d'Etat chargé des arts. Et M. Malraux avait dit oui.

Malraux, la semaine dernière, n'a pas bougé lorsque, sous un prétexte très futile qui n'allait pas au fond du débat – une phrase plus que désinvolte sur le Morbihan – le député de ce département, M. Christian Bonnet, obtint de la Commission des Finances la suppression de la subvention accordée à la Compagnie Madeleine Renaud-Jean-Louis Barrault.

Au ministère, on assure que l'Assemblée rectifiera le vote, en séance. Et que le ministre expliquera, alors, son attitude.

La raison ne vaut rien. Il faudrait que M. Malraux expliquât, aussi, le sacrifice de M. Gaétan Picon, et son remplacement par un fonctionnaire obscur. La nomination de M. Landowski qui devait rétablir une musique de la Belle Epoque. Les menaces qui pèsent sur les troupes régionales du théâtre «dans le vent». L'indifférence avec laquelle sont accueillis les projets, pourtant approuvés, de développement des Maisons de la culture.


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