Image of «André Malraux, le Mal Aimé», «Le Canard enchaîné», 5 décembre 1945, p. 1.

«André Malraux, le Mal Aimé», «Le Canard enchaîné», 5 décembre 1945, p. 1.

André Malraux, le Mal Aimé

 

Dans Le Figaro du mardi 27 novembre 1945, M. François Mauriac a consacré un très bel article au nouveau ministre de l'Information, M. André Malraux.

«Nous qui l'avons admiré et aimé dès son adolescence…» écrit-il.

Effectivement, le Canard a retrouvé, sous la signature de M. François Mauriac, dans Le Figaro du 11 février 1937, les témoignages indiscutables de cette «admiration» et de cet «amour» :

«Sur un fond rougeâtre, le pâle Malraux s'offre, hiératique, aux ovations… Ce petit rapace hérissé…

«Le point faible de Malraux, c'est son mépris de l'homme, cette idée qu'on peut entonner n'importe quoi aux bipèdes qui l'écoutent bouche bée. Quoi qu'il ait raconté de lui, nous ne l'avais jamais cru tout à fait ; … mais il faut qu'il nous trompe : son démon l'exige.

«Il y a de l'esbroufeur dans cet audacieux, mais un esbroufeur myope…

«Il ne sait pas mentir, voilà le vrai : il ment mal.»

On le voit : c'est fou ce que M. François Mauriac aime M. André Malraux. Du fond du cœur…


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