art. 177, avril 2016 : Françoise Theillou : «Il segreto dei Grandi Veneziani», présentation et texte de la conférence de Malraux du 17 mai 1959 à Venise – Inédit.

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UN MALRAUX INEDIT

 

Première partie : présentation

Il n'aura échappé à aucun lecteur et amateur des Ecrits sur l'Art de Malraux, moins encore au fervent de «La Sérénissime», que le chapitre «Venise» de La Métamorphose des dieux compte parmi les pages les plus inspirées de l'œuvre, à l'instar de ces tableaux dont Titien lui-même disait qu'ils étaient des «poèmes». Bien que l'écrivain se soit plu à dire et redire qu'Ispahan était la ville qu'il préférait au monde, Venise, «pas une civilisation, mais plus qu'une cité», «qu'il déclare avoir toujours énormément aimée», dont il associe sans cesse l'évocation aux Mille et une nuits, Venise comme «Orient imaginaire» et «grand rêve de l'Occident», aura aussi constitué dans sa réflexion sur l'art le lieu privilégié de l'invention de la peinture moderne. En quoi Malraux épouse la pensée cézanienne : «La peinture, ce qui s'appelle la peinture, ne naît qu'avec les Vénitiens». D'où le chapitre éponyme, «Venise», de L'Irréel, seconde partie de La Métamorphose des dieux.

Le 17 mai 58, Malraux intervient à la Fondation Giorgio Cini de Venise, dans le cadre d'un colloque sur La Civilisation vénitienne à l'âge baroque . Il s'agit là de la cinquième rencontre d'un cycle destiné à «dessiner le profil de la civilisation vénitienne». On avait successivement intitulé les précédentes : La Civilisation vénitienne du siècle de Marco Polo, La Civilisation italienne du Trecento, La Civilisation italienne du Quattrocento, La Civilisation italienne de la Renaissance». Malraux intervient le premier et prononce, le samedi 17, «un discours-fleuve», traduit simultanément par Liliana Magrini, qu'il a intitulé : Il Segreto dei grandi Veneziani. Le texte italien, trente-trois pages in 8o, paraîtra l'année suivante, avec celui des autres intervenants, chez Sansoni, antique maison éditoriale florentine spécialisée tant dans la littérature universitaire et la littérature étrangère que dans les essais sur l'art.

Toute «la malrucie» connaît l'existence de cette conférence, à défaut de son contenu, le texte étant jusqu'alors resté inédit en français. Les éditeurs de la Pléiade remarquent à son propos qu'il prouve, en tout état de cause, qu'au printemps de 1958, moins d'un an après la parution chez Gallimard de La Métamorphose des dieux, t. I, l'œuvre est beaucoup plus avancée qu'on ne pourrait le croire, puisque son auteur est en mesure de produire une conférence inspirée d'un chapitre sur Venise déjà solidement constitué, appartenant au second volume en projet, L'Irréel. Claude Travi et Jacques Chanussot pour leur compte, dans leur bibliographie commentée Dits et Ecrits d'André Malraux, voient dans «Venise», chapitre VII de L'Irréel de l'édition définitive de «La Méta» de 1974, une refonte de la conférence de Malraux chez le Comte Cini, de la même façon, soulignent-ils, que le chapitre VIII reprend, en partie, le discours «Rembrandt et nous», prononcé à Stockholm le 13 avril 1956.

 

La présentation de Françoise Theillou est suivie de la publication inédite en français de ce texte de Malraux.

 

Lire la suite : télécharger la présentation de Françoise Theillou et le texte de Malraux.

 

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Madeleine et André Malraux à Venise en 1959

 


 

 

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Titien, Diane et Actéon, 1556-1559, National Gallery, Londres

 

 

 

 

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Titien, Diane et Actéon ou La mort d’Actéon, 1562, National Gallery, Londres.

 

 

 

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© malraux.org / avril 2016