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art. 233, mars 2019 • Michaël de Saint-Cheron : «André Malraux, le combattant de la liberté» – INEDIT

Ordre de la Libération 

Jeudi 13 septembre 2018

Conférence

« André Malraux, le combattant de la liberté »

Par Michaël de Saint-Cheron

Parler au musée de l'Ordre de la Libération de Malraux en septembre 2018 m'oblige à rappeler le 41e anniversaire de la première exposition qui eut lieu en France et dans le monde après la mort de l'écrivain-combattant. Car cette exposition eut lieu entre ces murs historiques des Invalides, dans ce musée, inaugurée le 19 novembre 1977. L'éminent ami et spécialiste japonais de son œuvre, Tadao Takemoto, en fut époustouflé et envoya un message au directeur du musée privé Idémitsu, créé par le fondateur de la société pétrolifère Sazô Idémitsu. Un an plus tard, la majestueuse exposition « Malraux et le Japon éternel » était inaugurée à Tokyo.

C'est dire que cette première exposition dans ce musée fut capitale. Parler ici aujourd'hui du combattant de la liberté est polysémique par nature et en particulier pour un homme comme Malraux, qui ne se contenta pas d'écrire, ni d'élaborer des théories fascinantes sur l‘art, ni la politique et le rayonnement culturel et artistique de la France, mais qui sut se battre quand l'heure était grave.

Je proposerais une lecture de Malraux qui obéirait au chiffre 8. Ainsi, visiterons-nous 1928, 1938, 1948, ainsi de suite jusqu'à sa mort en 1976 – 16 étant d'ailleurs un multiple de 8. Ce chiffre 8 me permet aussi de saluer l'anniversaire de l'Etat d'Israël, en 1948, Israël dont Malraux salua à de nombreuses reprises le courage et l'obstination. 1948 est aussi l'assassinat de Gandhi. Bien évidemment, je ne me cantonnerai pas au seul chiffre 8, rassurez-vous. Mais avant tout, il y a 1918, l'année de l'armistice de cette terrifiante Première Guerre mondiale, dont nous marquons le centenaire. Comment le jeune André Malraux n'aurait pas été marqué à vif par ce cataclysme ? Il n'est qu'à lire Les Noyers de l'Altenburg publié en pleine Seconde Guerre mondiale à Lausanne, pour voir ce qu'il retint de plus fort sur cette hécatombe. Il est évident que s'il avait dû y prendre part, son regard en eût été profondément différent. Les deux livres qui le marquèrent le plus sont Le Voyage au bout de la nuit de Céline et Sang noir de Louis Guilloux.

Malraux, bien que mort relativement tôt, à soixante-quinze ans, emplit le siècle et même si aujourd'hui, trop peu de gens et moins encore de jeunes le lisent, il demeure pourtant très présent dans tant de domaines qui concernent non seulement la France, mais le monde et tout spécialement dans le monde de l'art. Qui ne parle aujourd'hui du Musée imaginaire d'une telle ou d'un tel, du patrimoine mondial menacé, de l'exception culturelle de la France ? S'il n'a pas forcément inventé les deux derniers concepts qui sont devenus des actions politiques, il les a préparés, préfigurés. Sans parler de sa vraie-fausse phrase célèbre dans le monde : « Le XXIe siècle sera spirituel ou ne sera pas. »  

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