Image of Art. 242, juillet 2019 | document • [Dom Angelico Surchamp], «Hommage à André Malraux», «Zodiaque», n° 113,  juillet 1977, p. 14-15 et 33-34.

Art. 242, juillet 2019 | document • [Dom Angelico Surchamp], «Hommage à André Malraux», «Zodiaque», n° 113, juillet 1977, p. 14-15 et 33-34.

Présence d'André Malraux sur la Toile, article 242, janvier 2018

Revue littéraire et électronique de <malraux.org> / ISSN 2297-699X

 

[Dom Angelico Surchamp], «Hommage à André Malraux», «Zodiaque», n° 113,  juillet 1977, p. 14-15 et 33-34.

 

Lorsque notre article sur L'Irréel fut soumis à Malraux (car nous tenions dans ce cas, comme dans celui du cahier à lui consacré, à ne point déformer sa pensée si personnelle et si subtile), celui-ci nous remercia et nous annonça L'Intemporel «qui complique un peu la question» ajoutait-il. Et lorsque le numéro parut il nous écrivit à nouveau pour nous exprimer «son intérêt et sa sympathie» et il confirma : «Vous allez recevoir le prochain et dernier tome où les sauvages ont des choses à dire»…

Il est merveilleux que L'Intemporel ait ainsi pu voir le jour et achever l'immense fresque commencée en 1957 et que la parenthèse politique au ministère des Affaires culturelles avait interrompue durant de longues années. Cette œuvre capitale a donc été menée à terme par l'écrivain qui savait et sentait ses jours comptés. Mais, ainsi qu'il nous l'écrivait, ce dernier tome est d'une lecture moins aisée que les deux autres. Difficulté du sujet avant tout : l'art moderne impose son ambiguïté et l'auteur prétend le définir et plus encore souhaite discerner, en raison même du sens de l'évolution de l'art qu'il a mise en lumière dans ces trois tomes, sa destinée future. Il est certain que plusieurs pages rappellent les passages les plus denses, les plus difficiles des Voix du silence.

Etudier la naissance et le développement du Musée imaginaire, saluer l'avènement de l'audio-visuel, tel est l'objet de l'ouvrage, avec la certitude très nette, chez Malraux, que le premier va bientôt céder la place au second. «Notre Musée imaginaire ferme à 5 heures, il est 4 h. 30, et il a perdu pour nous sa part d'inconnaissable : comme les sanctuaires furent les musées du surnaturel et les Louvres ceux de l'irréel, la métamorphose en fait, en fera, le musée de l'intemporel» (p. 284). Car il s'agit d'une étape achevée, terminée : «Nés ensemble, le Musée imaginaire, la valeur énigmatique de l'art, l'intemporel, mourront sans doute ensemble. Et l'homme s'apercevra que l'intemporel, non plus, n'est pas éternel» (p. 415).


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