Image of «L'Aurore», 21-22 octobre 1972, n° 8.752, p. 22.  «Malraux hospitalisé – Ses proches affirmaient, hier soir, que son état n'était pas préoccupant.»

«L'Aurore», 21-22 octobre 1972, n° 8.752, p. 22. «Malraux hospitalisé – Ses proches affirmaient, hier soir, que son état n'était pas préoccupant.»

«André Malraux a été hospitalisé dans un établissement parisien. Son état ne donne aucune inquiétude.» Communiqué laconique n'a reçu, pour l'instant, aucune autre précision. On ignore si le grand écrivain souffre d'un mal précis, et où il est actuellement soigné.

A sa résidence de Verrières-le-Buisson, un de ses proches nous a précisé, hier soir, qu'André Malraux n'a en rien été admis à l'hôpital pour des raisons urgentes, mais qu'il doit tout simplement subir une série d'examens de routine, ce qui n'a rien d'alarmant, vu son âge (Malraux aura 71 ans, le 3 novembre prochain).

 

Passion

Il semble, pourtant, que la date de sortie de l'écrivain (qui a été hospitalisé sous un nom d'emprunt), n'ait pas encore pu être précisée et que son état nécessite une mise en observation de plus d'une semaine. De bonne source, on annonçait même, dans la nuit que son mal, sans être réellement préoccupant, était néanmoins sérieux.

Dans le passé, sans avoir ressenti de troubles graves, Malraux a déjà connu des alertes, auxquelles la passion qu'il met à vivre en témoin actif de son temps ne sont pas étrangères. De plus, depuis trois ans, plusieurs déceptions très douloureuses ont affecté sa santé; l'échec du référendum d'avril 1969, d'abord, et le retrait du général de Gaulle.

A Noël de la même année, la disparition de Louise de Vilmorin, à qui il vouait une immense amitié. La mort du général, enfin, en novembre 1970, événement auquel Malraux a consacré son dernier grand livre Les Chênes qu'on abat, qui relate un entretien qu'il avait eu, en novembre 1969, avec de Gaulle.

L'hiver dernier, Malraux a pris fait et cause pour le Bangladesh, au point de songer à aller combattre personnellement contre les troupes pakistanaises. Et, en février, il s'est rendu à Washington, sur l'invitation personnelle de Richard Nixon, qui désirait entendre son analyse de la question chinoise.


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