«Vietnam : Paris reconnaît implicitement l'échec de la mission de Malraux à Pékin.», «Combat», 2 septembre 1965, p. 1.

«Vietnam : Paris reconnaît implicitement l'échec de la mission de Malraux à Pékin.», Combat, 2 septembre 1965, p. 1.

 

Deux questions ont été abordées au cours de l'entretien qu'a eu, mardi après-midi, le général de Gaulle avec le sous-secrétaire d'Etat américain George Ball : le Vietnam et l'alliance atlantique. En ce qui concerne le second sujet, rien de nouveau n'a été dit, a indiqué M. Peyrefitte hier à l'issue du Conseil des ministres; le président de la République a répété au ministre américain que la France fait partie de l'O.T.A.N., mais que la question de l'organisation de cette alliance est posée ou le sera un jour ou l'autre.

En ce qui concerne le Vietnam, le ministre de l'Information a déclaré : «Le général de Gaulle et M. Ball ont procédé à un exposé de leurs points de vue respectifs.» C'est dire que le désaccord entre Paris et Washington sur cette question demeure intact, même si Washington paraît depuis quelque temps accorder un peu plus d'intérêt aux idées françaises. Quant aux possibilités de faciliter l'ouverture de négociations, M. Peyrefitte a déclaré nettement : «Il n'y a pas de médiation imaginable.»

C'est là une confirmation de l'échec de la mission de M. Malraux à Pékin, dans la mesure où elle pouvait être considérée comme une tentative de médiation française. Si le moindre doute devait subsister au sujet de l'intransigeance chinoise, il serait d'ailleurs dissipé par une «déclaration autorisée» publiée hier par l'agence Chine Nouvelle.

Démentant les informations dont a fait état récemment un hebdomadaire français selon lequel, en particulier, les dirigeants chinois auraient indiqué à M. Malraux qu'une fois réinstallée en qualité de membre permanent du Conseil de Sécurité, la Chine pourrait y trouver un cadre adéquat pour des discussions sur le Vietnam, cette déclaration souligne : «Le problème vietnamien n'a rien à voir avec l'O.N.U., et l'O.N.U. qui est un instrument de la politique américaine n'a rien à dire sur le Vietnam.

A Alger, cependant, on a relevé avec intérêt les propos de l'ambassadeur du Nord-Vietnam, qui a dit, hier, au cours d'une conférence de presse : «Eventuellement, nous apprécierions que le gouvernement français contribue, par ses efforts, à arrêter la main sanglante de l'impérialisme agresseur et à ramener la paix dans notre pays.»


Téléchargement.