Hortense Chabrier : «Clara Malraux : “André, ce petit garçon dangereux qu'il aurait mieux valu ne pas rencontrer”», «Arts Loisirs», 21-27 septembre 1966, n° 52, p. 22-26.

Hortense Chabrier : «Clara Malraux : “André, ce petit garçon dangereux qu'il aurait mieux valu ne pas rencontrer”», Arts Loisirs, 21-27 septembre 1966, n° 52, p. 22-26.

 

Clara Malraux. Malgré son divorce d'avec André Malraux en 1946, elle porte toujours un nom auquel leur enfant, Florence, lui a donné droit. Bernard Grasset publie le second tome de ses mémoires, celui qui relate la vie commune de ces adolescents de 1921. Elle y raconte son voyage de 25 ans à travers «l'intensité» en compagnie d'un aventurier de génie, ce «cheminement vers ce qui fut presque le bonheur, une ardeur partagée».

 

Nul n'a le droit de voler la vie d'un autre

Maintenant, avec un certain goût amer de regret, Clara Malraux se désolidarise de ce compagnon avec qui elle a mené une vie semblable à une initiation. Vie qui l'a grignotée, étouffée peu à peu, tout en exigeant d'elle d'être à chaque instant à la hauteur d'elle-même, malgré la peur, cette dominante de la vie de Clara, malgré la feinte clownerie du courage, parce qu'il est vain d'être une créature de révolte si l'on n'est pas aussi une créature de courage. Nos vingt ans est donc à la fois l'histoire d'une fête désespérée et une revendication à être soi et non pas le miroir silencieux d'un génie, «humiliation fondamentale».


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